RDC: un ex-rebelle appelle à écouter les revendications des groupes armés

GOMA (RDCongo), 10 jan 2008 (AFP) - L'ex-chef rebelle et ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC) Azarias Ruberwa a appelé jeudi à tenir compte des "revendications" des groupes armés dans le cadre de la conférence sur la paix dans les Kivu (est).

"On ne peut pas faire la paix sans discuter des vrais problèmes. Il faut examiner les revendications des groupes armés", a déclaré à la presse M. Ruberwa, en marge des débats de la conférence sur la paix qui se tient depuis le 6 janvier à Goma, capitale du Nord-Kivu.

"Je pense, en voyant 800.000 personnes déplacées (au Nord-Kivu), qu'il faut prendre des mesures courageuses et que ces mesures sont en le pouvoir du chef de l'Etat (Joseph Kabila)", a-t-il poursuivi.

"Je préfère l'amnistie pour que la guerre (...) s'arrête dans les deux provinces (du Nord et Sud-Kivu)", a-t-il encore indiqué, sans préciser qui et à quelles conditions devrait selon lui bénéficier de mesures d'amnistie.

Azarias Ruberwa est président du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), une ancienne rébellion hostile au régime de Kinshasa et soutenue par le Rwanda au cours de la dernière guerre sur le sol congolais (1998-2003).

Tutsi congolais du Sud-Kivu, M. Ruberwa a plaidé à la conférence de Goma pour la "réconciliation nationale" et appelé les participants au "pardon".

Le chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, dont les troupes affrontent depuis plus de quatre mois l'armée régulière au Nord-Kivu, est issu du RCD.

De son côté, le porte-parole du chef de l'Etat, Kudura Kasongo, a déclaré à la presse que la conférence n'avait "pas pour mission d'amnistier" qui que ce soit.

"Nous sommes en train de construire un Etat de droit. L'amnistie ne se prononce pas comme ça, dans une conférence. Toutes les communautés vont exposer les problèmes qui déchirent les deux provinces (...) et formuler des suggestions et avis pour la paix", a-t-il déclaré.

De son côté, le rapporteur de la conférence et président de l'Assemblée nationale congolaise, Vital Kamerhe, a appelé à écouter les belligérants, qui doivent expliquer les raisons qui les poussent à recourir aux armes.

Il a aussi appelé les groupes armés à s'impliquer dans le programme national de désarmement.