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VIGILANCE RDC
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16 février 2008

RDC / Diamant, Port de Matadi, brassage

La République démocratique du Congo est dans un tournant déterminant. L’on a la nette impression brusquement que l’on s’affaire autour d un malade à qui l’on doit administrer une « thérapeutique de choc ». Autant de signaux qui ne trompent pas. Tenez.

Pas plus tard que la semaine dernière, William Swing, Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu et responsable de la Monuc annonçait l’octroi de 50 millions de dollars à la Cei pendant que l’Union européenne en faisait autant avec un montant de 60 millions d’euros. Mercredi, dans le point de presse hebdomadaire de la Monuc, son porte-parole affirmait que le Conseil de sécurité venait d’autoriser Kofi Annan à engager la procédure pour renflouer la caisse de la Cei avec 103 millions de dollars.

Mais un jour plutôt, Le Fonds Monétaire international annonçait l’octroi de 40 millions de dollars à la Rdc dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Toutefois, le Fmi faisait remarquer au gouvernement congolais qu’ il est tenu de renforcer la lutte contre la corruption pour ne pas décourager les investisseurs.

Voilà que des échos qui nous parviennent de Bruxelles soulignent l’engagement du gouvernement belge à s’impliquer davantage pour donner un réel coup de pouce à la bonne gouvernance en République démocratique du Congo. Il est question d’apporter une assistance et une expertise dans certains domaines-clés en Rdc pour soutenir les efforts que la Communauté internationale déploie pour une bonne fin du processus de transition. Cette attitude trop regardante de la Belgique serait consécutive à un constat inquiétant dans la gestion avec toutes les conséquences imprévisibles.

TROIS SECTEURS –CLES

Il est important de rappeler avant tout que les partenaires extérieurs sont catégoriques en soulignant qu’il n’y a plus d’alternatives en Rdc si ce n’est que l’ organisation des élections. Louis Michel l’a dit au nom de l’Union européenne. L’ambassadeur américain en Rdc a abondé dans le même sens. Mais à côté des efforts déployés pour l’organisation des élections, la bonne gouvernance au quotidien, avec l’exécution des projets utilitaires, ne doit pas être négligée. Il faut maintenir donc le cap de bonne espérance en gérant les secteurs vitaux de la vie nationale comme il se doit.

En effet, avec la baisse du cours du cuivre, le diamant demeure le seul pourvoyeur des devises qui peut aider la Rdc à maintenir la tête au-dessus du flot. Aussi, grâce au processus de Kimberley, le gouvernement belge devient plus regardant dans ce secteur précisément pour autant que les comptoirs les plus réputés dans la vente de diamant sont dans la ville portuaire belge, Anvers. C’est un.

De deux. En tant qu’ancienne puissance colonisatrice, la Belgique avait consacré de nombreux efforts en vue de maintenir en bon état les réseaux ferroviaire et fluvial. Même aux temps forts de la dictature de Mobutu, le régime en place avait fait appel à un ressortissant belge pour relever l’Onatra. Aujourd’hui, des informations concordantes confirment l’arrivée de l’expertise belge pour réhabiliter les ports de Kinshasa et de Matadi. Des missions d’évaluation ont déjà eu lieu et que bientôt des accords de coopération seront signés et concrétisés. La Belgique s’occupera en grande partie de la réhabilitation du port de Matadi.

De trois. Le volet sécuritaire. Sur ce plan, la Belgique figure parmi les pays qui ont avoué leur disponibilité pour accompagner la Rdc dans son programme de la restructuration de l’Armée nationale. A ce sujet, une convention militaire a été signée pour accélérer le brassage des Forces armées, entre la Rdc, la Belgique et l’Afrique du Sud. A ce sujet, la Belgique s’occupe des centres de Kisangani, de Kamina. Elle vient de décider de l’envoi des experts militaires qui sont affectés au ministère de la Défense et à l’état-major général des Fardc.

SITUATION INQUIETANTE

Ce sursaut de la Belgique dans la cadre de la bonne gouvernance ne vise qu’à éviter des dérapages. Pour une meilleure illustration, en ce qui concerne le diamant, les chiffres publiés en Rdc ne correspondent pas avec ceux rendus publics par les comptoirs de vente installés en Anvers. Il ressort souvent un décalage résultant d’une sous-évaluation à partir de Kinshasa. Bien plus, cette sous-évaluation favorise la fraude, permettant aux pays voisins d’en tirer profit. Le dernier rapport de Global Witness qui pointe du doigt le Congo-Brazzaville et le réseau libanais en dit long. En effet, selon Le Conseil mondial du diamant, les colis certifiés arrivés à Anvers de Brazzaville ont rapporté 700 millions de dollars en 2002. Et qu’en plus, chaque année, la Rdc perdrait près de 2 milliards de dollars. Depuis la dernière conférence de Pretoria et à la demande du Conseil mondial du diamant, « les pays producteurs devront mettre en place un office d’exportation unique et accrédité ». Ce qui ne peut laisser la Belgique indifférente pour autant qu’elle détiendrait des dossiers accablants en matière de fraude et de sous-évaluation du diamant.

Pour ce qui est du port de Matadi, la rumeur faisant état de l’arrivée de l’expertise belge pour réhabiliter le Port de Matadi aurait poussé certains rapaces à cannibaliser le matériel technique du port. On parle maintenant des mitrailles vendues à un vil prix à une grande puissance asiatique. Des personnalités congolaises séjourneraient actuellement dans ce pays pour accélérer la « vente des mitrailles du Port de Matadi ».

Enfin, le brassage, une fois échoué, porterait un coup dur au processus de transition. Les différents partenaires étrangers, notamment la Belgique, souhaiteraient qu’il y ait une vraie coordination pour autant que l’on poursuive un seul et même but : la mise en place effective d’une armée nationale intégrée.

L’inquiétude est grande dans la mesure où le brassage soulève de nombreuses inquiétudes : le suivi n’est pas correctement réalisé. Pour preuve, le calvaire de la quatrième brigade intégrée des Fardc formée à Mushaki choque les consciences des partenaires extérieurs.

Au regard de ce qui précède, il nous revient qu’une rencontre pourrait avoir lieu incessamment avec les « hommes politiques congolais » dans le but d’arrêter une stratégie commune. Une réunion qui s’annonce « très franche » s’appuiera sur les principes de la bonne gouvernance. Cette rencontre promet d’être révélatrice et pourrait bien avoir lieu au courant de ce mois de septembre.

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