Bas-Congo : la déforestation au Mayombe prend une allure inquiétante
La déforestation méchante et anarchique de la forêt du Mayombe à partir de la cité de Kinzao Mvuete, dans le territoire de Seke-Banza, est à l’origine de la destruction de l’écosystème et de l’accentuation de la pauvreté de la population. Si l’on y prend garde, cette déforestation risquerait de faire tâche d’huile.
Quelles sont les mesures préconisées par l’autorité pour remédier à la déforestation au Mayombe ? Dans un entretien à batons rompus avec Le Potentiel, le chef de la cité de Kinzao Mvuete, Sébastien Emery Ditshia di Makuala, s’est dit embarrassé. «Qui arrêter lorsque l’on sait que ceux qui doivent arrêter et juger les fautifs sont eux-mêmes et parties prenante à l’oeuvre de la déforestation», s’est-il interrogé.
Beaucoup de scieurs des planches et exploitants des braises sont au service de ceux qui sont censés et juger.
Les coupables sont au service de ceux qui font fortune après avoir vendu les planches, soit au Bas-Congo, soit à Kinshasa où ils ont de grands dépôts de vente de bois. Il en est de même pour de la braise vendue dans les mêmes localités.
La crainte que nous avions éprouvée depuis un certain temps appartient néanmoins au passé, car les inciviques coupeurs d’arbres et qui sont parvenus à violer la réserve de la biosphère de Luki, reconnue par l’Unesco, s’est estompée.
Car, a-t-il soutenu, ces inciviques sont revenus à de bons sentiments, après une énergique intervention de l’autorité.
A l’exception de quelques cas isolés. L’insuffisance d’effectifs des services de sécurité forestière ne permet pas à ces derniers de sécuriser cette grande réserve qui s’étend du territoire de Seke-Banza jusqu’à Lukula.
L’opération de reboisement
Qui déboise, reboise, dit-on. Le chef de cité, qui voit pointer à l’horizon des catastrophes naturelles provoquées par la déforestation anarchique dans les années à venir, a décidé de lancer, à l’occasion de la journée internationale de l’arbre célébrée le 5 janvier 2008, une opération reboisement de quatre cents jeunes plantes de différentes espèces.
« Cette opération est une interpellation à l’endroit de la population pour comprendre l’importance de planter et de protéger l’arbre », a-t-il précisé.
Créée en 2002, la cité de Kinzao Mvuete compte huit quartiers et une population estimée à 45.000 habitants.