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VIGILANCE RDC
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4 février 2009

Polémique autour de la présence militaire rwandaise

FARDC_TroupesLes critiques se font de plus en plus vives par rapport à la présence de milliers de soldats de l’armée rwandaise dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et plusieurs parlementaires congolais dénoncent l'opération militaire conjointe entre le Rwanda et la RDC.

Pendant que l’opinion congolaise se montre peu rassurée, une polémique enfle au parlement, notamment avec le «mécontentement d’un groupe de députés nationaux» qui désavouent «le silence avec lequel le gouvernement traite une question aussi importante pour la nation». Ils stigmatisent également le fait que «le parlement n’a pas été préalablement informé du lancement de l’opération militaire conjointe entre la RDC et le Rwanda».

Ernest Kyaviro, député national et membre de l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP) est l’un des parlementaires qui critiquent cette présence des militaires rwandais. Soutenu par plusieurs de ses collègues députés membres de l’opposition, il a initié, depuis une dizaine de jours, une pétition visant à faire convoquer une session extraordinaire de l’Assemblée nationale, afin de statuer sur «les raisons exactes» de cette présence militaire étrangère ainsi que «sa durée exacte». La pétition a déjà réuni plus de 200 signatures à ce jour.

«Certes, la question est d’une grande importance, mais on n’a pas besoin d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour y statuer», a dit à IPS, Ignace Mupira, ancien député national et ancien gouverneur de la province du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC. Pour lui, «il suffirait que le chef de l’Etat ou le gouvernement entame un processus d’information de la population et des institutions sans nécessairement mettre à nu le secret défense du pays».

«La question n’est plus d’actualité et l’évolution de l’opération donne raison à ceux qui l’ont lancée», affirme Kikaya Bin Karubi, un proche collaborateur du président congolais Joseph Kabila. Député national de l’AMP et ancien ministre, Kikaya déclare que «les deux chefs des deux chambres du parlement ont été informés de cette opération lors d’une réunion interinstitutionnelle puisqu’on n’a pas besoin de débattre publiquement une question aussi sensible pour rallumer le feu et déchaîner les passions».

De leur côté, Bob Lubanda et Paul Kalonji, deux citoyens résidant à Kinshasa, la capitale de la RDC, ont expliqué à IPS qu’ils se souviennent des effets néfastes de toutes les interventions militaires du Rwanda en RDC, exprimant toute leur «inquiétude sur le silence des autorités quant au flou entretenu à propos du nombre exact des militaires rwandais présents sur le sol congolais» ainsi que sur ce qui apparaît comme une «polémique entre animateurs des institutions nationales».

Environ 4.000 militaires rwandais «invités par le gouvernement congolais», selon Lambert Mende, ministre de l’Information et des Médias, ont pénétré dans la province du Nord-Kivu le 20 janvier, pour «participer à une opération de désarmement forcé des rebelles rwandais qui ont leurs bases arrières dans l’est de la RDC et pour les rapatrier au Rwanda». Il s’agit notamment des rebelles membres des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et des miliciens hutus ou ‘interahamwe’, dont certains seraient d’anciens responsables présumés du génocide de 1994 au Rwanda.

Dans un premier temps, la fin de cette opération avait été annoncée pour fin janvier, à en croire les déclarations de Mende pour qui «elle devrait durer 10 à 15 jours tout au plus». Mais, le doute sur cette présence militaire rwandaise ne fait que grandir dans l’esprit de la population, notamment avec les dernières déclarations du président Kabila, lors d’un point de presse qu’il a tenu le 31 janvier, dans son cabinet à Kinshasa.

Pour Kabila l’opération militaire conjointe «prendra fin le 10 février, ou tout au plus tard à la fin du mois de février», a-t-il dit, hésitant et incertain.

«Les hésitations et l’imprécision du président congolais quant à la durée exacte de l’opération militaire conjointe ne peuvent entraîner aucun doute», estime Kikaya. «Les échéances dans les opérations militaires doivent être flexibles et jamais rigides puisqu’on sait toujours quand une opération militaire commence, mais pas toujours le moment où elle prend fin», ajoute-t-il.

Pendant que certains membres du parlement souhaitent être «associés à l’opération militaire conjointe en cours», Kabila affirme que «le parlement a déjà été informé» avant d’ajouter, pour se contredire, que ces opérations «sont confidentielles comme toutes autres opérations militaires dans tous les pays du monde».

Au même moment, Mupira résigné déclare que «les Congolais sont déjà habitués à être floués par le Rwanda», alors que Lubanda et Kalonji considèrent simplement que «la population restera encore longtemps victime des affres d’une guerre organisée par le régime en place pour des raisons non avouées»

Source : ips

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