Goma : Christophe Bahirirusa, cadre FDLR, se rend

Christophe Bahirirusa, alias Rwanda, un grand cadre politique des FDLR dans le secteur de Bunyantenge, au sud de Lubero, vient de se rendre volontairement à l’équipe de DDRRR de la Monuc. En transit à Goma vers le Rwanda, il a déclaré ce lundi qu’il n’y a plus d’espoir pour les FDLR de continuer la lutte armée

Source : okapi/kinshasa

Il est parmi les combattants FDLR à s’être rendus, avec leurs dépendants, à travers la section DDRRR, Démobilisation-Désarmement-Rapatriement-Réinsertion-Réinstallation, de la Monuc. Ce qui permet à cette structure spécialisée de la Monuc de franchir le chiffre « symbolique » de 1000 combattants et leurs dépendants, rapatriés volontairement au Rwanda en 6 semaines seulement, depuis le 1er janvier 2009.

C’est depuis 5 ans que Christophe Bahirirusa, alias Rwanda, assurait le relais entre la direction politique des FDLR et les autorités politico-administratives de la région du sud-Lubero.
Avec sa femme et ses 4 enfants, il vient de décider volontairement de se rendre au Rwanda à travers la section DDRRR de la Monuc. C’est depuis longtemps qu’il caresse ce désir, mais les opérations militaires conjointes en cours dans le secteur ont précipité sa décision.« Bien sûr, les opérations ont précipité, peut-être, mon programme, mais moi-même j’avais le programme de sortir. Donc, je n’étais pas otage, ç’a coïncidé avec le début des opérations, peut-être que ç’a accéléré le temps…", a-t-il expliqué.

Christophe et ses dépendants sont parmi les derniers réfugiés rwandais qui ont permis à la section DDRRR de la Monuc de franchir le seuil symbolique de 1 000 rapatriés volontaires, et cela en 6 semaines seulement depuis le début de cette année. Chiffre symbolique dans la mesure où toute l’année 2008, seuls 1 100 combattants et leurs dépendants avaient été rapatriés volontairement.

Pour Bruno Donat, chef de la section DDRRR de la Monuc, plusieurs facteurs ont concouru à cette performance : plus de sensibilisation par la multiplication des sites de rassemblement et des équipes de sensibilisateurs Monuc, civiles et militaires; mais aussi les opérations militaires conjointes FARDC-Armée rwandaise en cours, qui, dit-il, ont peut-être mis certains FDLR et leurs dépendants, dos au mur.

Les FDLR ont attaqué, dans la nuit de vendredi à samedi, Kipopo, village situé dans le groupement d'Ufamandu 1ère, à près de 50 km au Sud du chef lieu du territoire de Masisi. Des témoins font état de 14 civils tués et plusieurs blessés. Depuis ce drame, une panique est observée au sein de la population de Kibua, dans le groupement d’Ufamandu 2, situé à 20 km de Kipopo.

Plusieurs maisons de cette localité et d’autres, dans les villages autour sont brûlées par des combattants FDLR, depuis samedi dernier. D’après des témoins venus de cette région, 3 femmes et 2 jeunes hommes blessés grièvement, les uns à coup de machette, d’autres par balle et un autre brûlé à second degré dans cette attaque, ont été acheminés à Remeka, pour des soins.

L’équipe des Maï-Maï Kifuafua, qui était partie sur place quelques heures seulement après ce drame, dit avoir participé à l’enterrement de 14 civils, tués dans cette attaque. Pour l’instant, tous les villages autour de KIPOPO et 2 autres, du groupement de Waloaluanda, dans le territoire de Walikale, sont vidés de ses habitants, affirment la même source. Plusieurs familles ont pris la direction de Ngungu au Sud-est de Masisi-centre.

D’autre part, à Kibua, à 30 km au Sud de Masisi-centre et à 20 km de Kipopo, les habitants confirment que plusieurs combattants FDLR continuent à roder autour de leur village. Mais, suite à la présence des casques bleus de la Monuc qui ont établi sur place leur base mobile, les habitants de Kibua préfèrent encore rester chez eux. Mais, ils demandent toutefois au gouvernement congolais d’envisager plus des mesures de sécurité pour des civils.