Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VIGILANCE RDC
Archives
9 mars 2009

Contrats chinois : les premières difficultés

jkk_lancement_travauxL’heure est à la reconstruction et au développement de la République démocratique du Congo. L’opinion se rappelle sûrement du discours électoral du président de la République. Pendant la campagne électorale, précisément lors du deuxième tour de l’élection présidentielle, le président de la République, Joseph Kabila Kabange, avait fixé la population congolaise sur sa vision politique, économique et sociale. Il avait saisi cette opportunité pour développer les grandes lignes de son vaste programme ambitieux contenu dans les « 5 Chantiers ».

Compte tenu de l’état de délabrement très avancé de notre économie, ce programme s’appuie sur l’accord de coopération économique signé entre la République démocratique du Congo et la Chine. Aussi, le contrat sino-congolais a-t-il suscité de nombreux espoirs. Attitude compréhensible, car cet accord bilatéral tourne autour de la construction et la réhabilitation des infrastructures de base, soubassement de toute économie.

Cependant, la concrétisation de cet accord soulève de nombreuses difficultés. La première réside au niveau de deux Etats. Ils avaient conclu ce contrat en privilégiant la clause « gagnant gagnant », sans au préalable se référer aux études de faisabilité. D’où le grand retard constaté dans la phase d’exécution de cet accord bilatéral.

Il est important de souligner que ces études sont nécessaires en ces instants marqués par le souci de rentabilité, en partant de ce principe sacré de gain qui régit toute transaction : les « affaires sont les affaires ». En fait, l’époque de la Chine de Mao est révolue. Cette époque qui s’appuyait sur la philosophie de « l’Amitié des peuples » et caractérisée par la construction des «Stades et des palais du Peuple ». Période émaillée plus par un discours politique sur fond de guerre idéologique que par la recherche du profit. Mais depuis que la Chine s’est ouverte au «monde extérieur », qu’elle est de plus en plus consciente d’appartenir à la « cour des grands », elle a procédé au réajustement de sa politique étrangère pour redynamiser sa coopération multisectorielle. Aussi, face à la concurrence et à la qualité des produits qui caractérisent le marché international, les meilleurs contrats sont-ils toujours soutenus par des études de faisabilité fiables.

La deuxième difficulté à laquelle sont confrontés les « Contrats chinois » est la crise économique mondiale. Une crise qui provoque des effets d’entraînement négatifs sur les cours des matières premières et a occasionné leur effondrement. Tel le cas des minerais qui sous-tendent l’accord sino-congolais. La plupart des mines au Katanga ont fermé. Les carrés des mines confiés à la Chine, d’une valeur de 9 milliards de dollars USD n’accusent plus la même valeur avec la baisse des cours de matières premières. Que représentent en ces moments précis ces concessions ? Il s’agit-là d’une autre difficulté majeure qui pousse à la revisitation des termes du contrat. Car il est important de retenir que de son côté, la Chine reconnaît qu’elle est en difficulté avec la baisse de ses exportations. Elle est contrainte de revoir certaines de ses ambitions économiques.

Ensuite, la Chine fait partie du FMI et de la Banque Mondiale. Elle est également membre de l’Organisation mondiale du commerce, OMC, suspendue à la vitalité de ces deux institutions de Bretton Woods. A ce titre, elle s’acquitte de ses droits, s’aligne derrière les grandes lignes de ces institutions pour que son mot à dire ait une influence dans la prise des décisions. La Chine de Hu Jintao n’accuse plus donc le même rythme que celle de Mao. Aussi, face à ces exigences conjoncturelles internationales, elle est bien obligée de revoir ses calculs. C’est la troisième difficulté.

Enfin, la dernière difficulté réside dans l’attitude des Congolais. Il est un fait que la signature de ce contrat a divisé les Congolais. Plus particulièrement la classe politique. Nombreux sont ceux qui ne soutiennent pas le gouvernement congolais. Ils ne croient pas au succès de cet accord qu’ils considèrent comme électoraliste en prévision de l’échéance politique de 2011.

Or, pour assurer le succès de cet accord, les Congolais doivent y croire. Se sentir concernés dans le but d’apporter leur part de contrat en vue d’assurer la rentabilité de ce vaste projet ambitieux afin que chaque partenaire y trouve son compte. Les « Contrats chinois » ne sont pas une « propagande politique » de mise à l’époque de Mao. Mais une « démarche économique » dans l’intérêt réciproque des peuples chinois et congolais.

Au finish, c’est la République démocratique du Congo qui gagne. Elle et son peuple. Au regard de ces premières difficultés, autant les réexaminer ensemble avec la Chine pour accélérer le développement de la RDC. Ce pays, la Chine, a déjà signé des contrats analogues avec d’autres pays africains, tels que l’Angola, le Congo –Brazzaville, le Cameroun….Des contrats bénéfiques qui ont résisté aux pressions des pays occidentaux et des institutions financières internationales. Il serait surprenant, en plus des difficultés énumérées ci-dessus, cette pression soit une autre difficulté majeure pour les contrats sino-congolais. Le gouvernement congolais doit avoir le même langage les mêmes convictions dans cet accord sino congolais. Bref, il me semble que c’est le désaccord entre les membres du gouvernement qui constitue aujourd’hui le grand obstacle au succès à l’initiative du président de la république.

Mutinga

Publicité
Commentaires
VIGILANCE RDC
  • un lieu d'échange et de partage sur ce qui fait l'actualité en RDC. Nous souhaitons ainsi établir une passerelle entre les Congolais, les amis du Congo et tous ceux qui veulent oeuvrer pour influer sur la destination de la RDC.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité