Rentrée parlementaire lundi sur fond de crise à l’Assemblée Nationale
Le Parlement de la République Démocratique du Congo (RDC) effectue ce lundi 16 sa rentrée pour la session de mars 2009. Les préparatifs de la cérémonie d’ouverture officielle et solennelle de cette session à laquelle seront conviées plusieurs personnalités du monde politique et diplomatique ont débuté depuis lundi dernier, particulièrement au niveau des administrations de deux chambres.
Cependant, si à la Chambre haute (Sénat) la situation demeure sereine, à la veille de cette session ordinaire, il n’en est nullement le cas à la Chambre basse où la coalition au pouvoir, l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP), a décidé de démettre le Bureau de l’Assemblée Nationale, composé exclusivement de ses membres en qui elle dit ne plus avoir confiance. Aussi, a-t-elle demandé à chacun des sept membres du Bureau de déposer sa démission, avec effet immédiat, afin d’obtenir le renouvellement de la direction de la Chambre basse. Cinq membres de cette composante ont, jusqu’à présent, exécuté cet ordre. Il s’agit des deux vice-présidents, du rapporteur et des deux questeurs.
Selon des sources proches du Bureau de l’Assemblée Nationale, la rentrée parlementaire sera présidée par le président Vital Kamerhe qui, comme le rapporteur adjoint, Egide Ngokoso, n’a pas démissionné, préférant le faire, affirme-t-on, à la plénière conformément aux habitudes parlementaire et au règlement intérieur de cette institution.
En prévision de la cérémonie d’ouverture de la session de mars, le secrétaire général de l’Assemblée Nationale, Constantin Tshiswaka, a réuni mercredi ses proches collaborateurs afin d’apprêter la logistique nécessaire. Il s’observe cependant une vive pression sur les deux membres du bureau qui n’ont pas encore démissionné de le faire avant l’ouverture de la session, indique-t-on au Palais du Peuple, siège du Parlement Congolais.
Selon l’AMP, la rentrée pourrait être présidée par le secrétaire général de la Chambre basse au cas où le bureau démissionnait avant la cérémonie. Le tout se passerait comme au début de la législature, à savoir, constitution par le secrétaire général d’un bureau provisoire composé du doyen d’âge et du benjamin des députés, suivie par l’appel aux candidatures et l’élection du nouveau Bureau.Cette disposition ne saurait s’appliquer dans une Assemblée dont le mandat court, ont affirmé beaucoup de députés qui renvoient, en vertu des textes en vigueur, toute décision de démission du bureau de la Chambre basse à la plénière de celle-ci. Le scénario serait que le président en exercice ouvre la session et inscrive la question à l’ordre du jour des travaux de la plénière qui examinera les démissions proposées cas par cas.
La divergence demeure profonde entre les deux parties, suscitant dès lors des sérieuses inquiétudes sur l’ouverture de la session de mars à l’Assemblée Nationale. Celle-ci est jugée importante dans la mesure où elle permettra d’examiner et d’adopter quelques textes essentiels sur la vie de la nation, notamment la loi sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI) préalable à l’organisation des élections locales.
Source : Acp