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VIGILANCE RDC
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25 mars 2009

Pierre Jacquemot : « Le président Sarkozy vient apporter le soutien de la France aux efforts de paix en RDC »

FranceLe président français, Nicolas Sarkozy, est attendu, le 26 mars à Kinshasa pour une visite officielle de quelques heures. Se confiant à la Monuc, l’ambassadeur de France en RDC, Pierre Jacquemot, a évoqué les relations entre les deux pays. L’enjeu de cette visite, a-t-il précisé, reste le soutien de la France aux efforts de paix en République démocratique du Congo. Interview.

Quel est l’objectif de la visite du président Sarkozy?

C’est une visite importante, c’est la première visite d’un chef d’Etat français en RDC en 25 ans, la dernière remonte à 1984 avec le président Mitterrand.

C’est d’abord une visite d’amitié. Le président Nicolas Sarkozy qui connaît bien le président Kabila veut lui témoigner son amitié, son soutien à la politique qu’il mène mais également son soutien aux institutions démocratiques qui sont installées dans ce pays depuis 2006. Ilm s’agit donc d’un coup de main, une expression d’amitié qui est le cœur de ce voyage. Les deux chefs d’Etat vont s’entretenir de la situation de l’Afrique en général et particulièrement sur celle de la République démocratique du Congo. C’est d’abord une visite d’amitié. Plus exactement, le président Kabila aura l’occasion d’exposer au président Sarkozy la nouvelle situation qui prévaut dans le pays depuis l’intervention des forces coalisées et le rétablissement des relations diplomatiques fortes entre, d’un côté le Congo et le Rwanda, et d’un autre coté le Congo et l’Ouganda. Il y a une nouvelle donnée à l’Est qui modifie beaucoup de choses. Je ne peux que saluer ce nouvel état d’esprit qui préside les relations entre les pays des Grands Lacs.

Où en est-on avec les propositions du président Sarkozy sur l’administration des ressources naturelles dans l’Est du pays ?

Cette déclaration qui a été faite au mois de janvier a suscité une certaine polémique. Ceci repose sur un malentendu, le président Sarkozy aura l’occasion d’exprimer sa vision de la paix et de la sécurité dans cette région de l’Afrique, mais il aura l’occasion d’écouter le président Kabila. Si ça résume notre position, l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation est un principe absolu. Le mot partage qui a fait l’objet de controverses ne veut pas dire reconfiguration des territoires, on travaille dans les limites territoriennes telles qu’elles sont acceptées par la communauté internationale tout autant qu’il n’est pas question de toucher au caractère inaliénable des ressources du sol et du sous-sol. Elles appartiennent aux Congolais, elles appartiennent aux communautés et il n’est pas question de remettre ça en cause. Ce qui est en revanche important, c’est d’accompagner le processus de pacification par un processus de reconstruction et de développement et nous pensons que la coopération régionale entre les différents protagonistes probablement élargis à l’Ouganda, peut-être à la Tanzanie et au Kenya dispose d’un potentiel formidable pour assurer cette reconstruction. Donc, je pense que le président Sarkozy fera des propositions et formulera un appui français à ce qui peut aller dans le bon sens, c’est-à-dire reconstruire les routes, reconstruire les communications, les infrastructures sociales dont cette région a besoin, assurer la sécurité alimentaire en même temps qu’assurer la sécurité des personnes déplacées. C’est toutes ces idées qui vont être évoquées.

Le président Sarkozy avait émis quelques réserves sur l’action de la Monuc dans le Nord-Kivu, quelle est la position de la France à ce sujet aujourd’hui ?

Notre position est bien connue, comme vous le savez nous sommes membre permanent du Conseil de sécurité, nous appuyons les résolutions prises au sein du Conseil de sécurité, nous sommes, quelque fois, à l’initiative des résolutions qui sont très favorables au Congo. Le rôle de la Monuc est extrêmement clair, c’est de protéger les populations et de dissuader les forces rebelles, les forces combattantes. C’est ça sa mission, nous sommes extrêmement vigilants afin que la Monuc puisse assurer ses véritables fonctions, ce qu’elle fait de mieux en mieux, ce qu’elle fait avec détermination et courage mais parfois la Monuc est d’une certaine lourdeur. L’important à nos yeux, c’est que le président Sarkozy puisse s’exprimer devant les parlementaires. Chaque contingent a des instructions qui sont communes, mais qui parfois lui sont propres et la flexibilité dont la Monuc devrait faire preuve pour être présente dans le Haut-Uele ou dans le Kivu, pour lutter contre les forces rebelles et prévenir les exactions contre les populations, cette flexibilité lui manque.

Donc, nous appelons en permanence a un soutien à la Monuc, a l’augmentation de ses effectifs. Vous savez que 3.000 hommes doivent bientôt venir, donc il n’y a pas de mise en cause de la Monuc. Au contraire, il y a simplement une attitude extrêmement vigilante de façon à pousser la Monuc à faire son travail au bénéfice de la protection et de la sécurité des populations.

Le président Sarkozy devait s’exprimer devant les deux Chambres du Parlement mais il ne le fera que face au Sénat, qu’est-ce qui explique cette décision ?

Le programme du président Nicolas Sarkozy appartient aux autorités congolaises, ce sont elles qui déterminent ce programme. Le président Sarkozy répond à une invitation qui lui a été faite et le protocole du gouvernement organise les différentes manifestations et convie le président Sarkozy à s’y rendre. L’important à nos yeux, c’est que le président Sarkozy puisse s’exprimer devant les parlementaires, sénateurs et députés, dans un discours que nous jugeons important et qui sera le premier discours sur l’Afrique prononcé cette année par le chef de l’Etat, l’important c’est la composition de l’auditoire qui sera présent au Palais du peuple le 26 mars au matin. Ensuite, l’organisation technique appartient aux autorités, c’est à elles de voir qui est là. Pour nous, notre souhait, qui est presque une exigence est que tous les parlementaires soient là, le reste appartient à la décision des autorités.

Avez-vous des précisions sur le programme de la visite et les accords qui seront signés?

Le président de la République va arriver le matin et il repartira dans l’après-midi pour se rendre à Brazzaville, où il va être accueilli par le président Sassou Ngueso, c’est une visite extrêmement importante, fondamentale, certes elle n’est peut-être pas aussi longue que certains l’auraient souhaité, mais lorsque qu’on voit l’importance des sujets abordés on se rend compte qu’elle est d’une importance considérable pour les relations bilatérales. Il est vrai que le président de la République sera accompagné d’une importante délégation, d’abord trois ministres du gouvernement, non des moindres, Mme Christine Lagarde, ministre en charge de l’Economie, des Finances et de l’Emploi, M. Brice Hortefeux, qui est en charge du Travail et Alain Joyandet, chargé de la Coopération et de la Francophonie. Il y aura également des parlementaires et une dizaine de chefs d’entreprises très importantes. Il est prévu un certain nombre d’événements lors de cette brève visite. Le ministre Joyandet va signer une importante convention sur la promotion de la Francophonie et la réanimation des alliances françaises dans le pays. Je peux vous dire d’ores et déjà qu’un certain nombre d’entreprises sont intéressées pour investir dans ce pays. Il est question également que la filiale de l’agence française de développement signe son accord de siège qui va lui permettre de développer des activités en faveur des petites et moyennes entreprises, il est également question que Mme Lagarde signe un aide mémoire, une déclaration sur la promotion des investissements ici au Congo et la promotion des investissements congolais en France avec le Premier ministre avec lequel il doit s’entretenir sur la situation économique. Avec les entreprises, je peux vous dire qu’un certain nombre d’entreprises sont intéressées pour investir dans ce pays, c’est le cas de Ciment Lafarge qui est une très grande entreprise dans ce secteur et on connaît les besoins dans le domaine du ciment. C’est le cas d’Areva qui est une entreprise internationale qui travaille dans le secteur de l’énergie atomique et qui est intéressée à discuter avec le gouvernement des possibilités d’exploitation de l’uranium du Katanga ainsi que des aéroports de Paris qui ont fait, avec d’autres entreprises, des offres très précises qui ont été entendues par le gouvernement pour la réhabilitation de l’aéroport de N’Djili, de l’aérogare et la piste. On a aussi d’autres perspectives importantes comme France Télécom qui a manifesté son intérêt pour compléter le réseau de la téléphonie mobile dans le pays. Il y a d’autres entreprises qui, pour le moment, font des annonces. Là je vous ai donné un panel, il est certain que les relations commerciales entre les deux pays vont être formidablement renforcées à la suite de cette visite.

Source : Monuc

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