Sarkozy: 48 heures en Afrique

Nicolas Sarkozy est arrivé jeudi en République démocratique du Congo, pour quelques heures. Il doit y rencontrer son homologue Joseph Kabila avant de se rendre au Congo et au Niger vendredi. Objectif de cette deuxième visite éclair du chef de l'Etat en Afrique: évoquer la paix, la démocratie et donner des signes de liens rénovés avec le continent noir.

Faire vite et beaucoup. La méthode Sarkozy est encore d'actualité ce jeudi pour sa quatrième visite en Afrique, 48 heures au pas de charge, avec d'ambitieux objectifs: donner une nouvelle image de la diplomatie française sur le continent noir, faire oublier les vieux démons de la Françafrique. Des démons pugnaces, comme l'ont montré sa première tournée africaine ou l'éviction en avril dernier de Jean-Marie Bockel, le secrétaire d'Etat à la Coopération, qui aurait perdu son poste pour ses propos critiques sur les relations de la France avec certains régimes africains.

C'est donc vers 9 heures du matin que Nicolas Sarkozy est arrivé jeudi à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Il doit d'abord s'entretenir avec le président Joseph Kabila au Palais de la Nation avant de prononcer un discours devant les deux chambres du Parlement congolais réunies en Congrès, puis retrouver son hôte pour un déjeuner officiel. Au menu de ces rencontres, un même plat difficile à digérer: l'initiative de paix avancée en janvier par la France pour mettre fin au conflit qui ravage l'est du pays. Paris avait alors suggéré un "partage des richesses" entre la RDC et le Rwanda, proposition ayant suscité une levée de boucliers à Kinshasa, qui y a vu une tentative de dépecer son territoire. Nicolas Sarkozy devrait donc exprimer jeudi son "soutien à la souveraineté" des frontières de la RDC, en suggérant seulement une éventuelle "mise en commun" de certaines ressources des pays limitrophes des Grands Lacs, électricité ou transports.

Transparence

Le président français s'envolera ensuite pour Brazzaville, sur l'autre rive du Congo, où sa tache s'annonce tout aussi délicate: manifester "l'amitié" de la France à son allié traditionnel, sans faire passer cette visite pour un soutien déguisé au président Denis Sassou Nguesso, qui brigue un nouveau mandat dans quelques mois. Après les critiques qui ont entaché les derniers scrutins congolais, Nicolas Sarkozy devrait vanter "l'importance d'une élection honorable", rencontrer les adversaires politiques du régime et insister, devant le Parlement, sur la bonne gouvernance.

Enfin, vendredi, le chef de l'Etat fera une escale de quelques heures au Niger. Là aussi, les élections à venir et le renforcement de la démocratie seront évoqués mais c'est surtout l'uranium qui sera au coeur des discussions. Alors que le numéro un mondial du nucléaire Areva vient de décrocher un contrat d'exploitation d'une mine géante dans le nord du pays - qui fait polémique - le président s'est engagé à participer à une table ronde sur la transparence des industries extractives. Une table ronde pour tenter de lisser, un peu, l'image de la France.

Source : JDD/Paris