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VIGILANCE RDC
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27 mars 2009

l'après Kamarhe : eviter le déballage

KAMEREHLe geste tant attendu a été posé. Vital Kamerhe a déposé sa démission, tel qu’il le souhaitait, devant la plénière du 25 mars de l’Assemblée nationale. «  Tout en vous remerciant pour avoir cru à l’action que nous avons menée ensemble ici dans notre institution, je vous prie de bien vouloir accepter ma démission sans débat, ni vote », s’est exprimé Vital Kamerhe. Au sein de l’AMP, l’on a poussé un soupir de soulagement dans la mesure où, en des circonstances pareilles, nul ne pouvait sonder la dynamique de la plénière de l’Assemblée nationale. Ni au profit de l AMP, ni au détriment de Vital Kamerhe. L’inconnu était perceptible. En invitant les députés à «  accepter sa démission sans débat, ni vote », Kamerhe a voulu être conséquent avec lui-même pour que « son nom ne s’inscrive pas dans l’histoire des blocages des institutions acquises chèrement par notre peuple au prix du sang ».

Mais par expérience politique, je redoute souvent l’état « post-conflit ». Si cette période n’est pas bien gérée, il en résulte souvent des conséquences incalculables et incontrôlables. Dans le cas d’espèce, il appartient à l’Alliance de la majorité présidentielle, AMP, de gérer l’après-Kamerhe. D’abord, en portant un choix judicieux sur la personne de son successeur, ensuite sur le renouvellement du Bureau de l’Assemblée nationale. Qu’on se garde de tout triomphalisme. Le problème ne se pose plus en termes de gagnant ou de perdant. Il réside désormais dans la capacité du PPRD à préserver les acquis des élections de 2006 pour mieux gérer les ambitions politiques de 2011. C’est un.

De deux. Il revient à Vital Kamerhe de demeurer constant dans la défense des valeurs républicaines. De tirer les leçons utiles de ces deux mois de tiraillement avec sa famille politique. De s’imposer une introspection pour savoir comment rebondir sans tomber dans les mêmes erreurs du passé.

Malheureusement, Vital Kamerhe a immédiatement donné l’impression de n’avoir pas appris la leçon qui a permis à sa famille politique de le pousser à la démission. Sa dernière prestation sur les antennes de RFI a retenu mon attention. Il a lâché, peut-être dans la précipitation qui serait dû à un élan de défoulement, quelques mots inopportuns. Il a parlé notamment de « sa renaissance, de sa prise de liberté, de voter pour la majorité ou pour l’opposition, que son parti politique est la Nation congolaise, de créer un courant politique… », et j’en passe.

A mon avis, il s’agit là encore, qu’il le veuille ou pas, d’une erreur politique. Je m’attendais à ce qu’il adopte la même attitude sage affichée pendant ces deux mois de « supplice ». Il disait notamment : « J’étais aussi à l’écoute de notre peuple qui, à travers les églises, les organisations de défense des droits de l’ homme, la diaspora congolaise, la jeunesse congolaise et toutes les forces vives, exprimaient dans une belle harmonie, la soif et le désir ardent de voir les hommes politiques que nous sommes, préserver les acquis démocratiques et se conformer à la légalité constitutionnelle pour briser définitivement la spirale d’éternels recommencements, caractéristique de la marche de nos institutions depuis 1960, à cause des querelles politiciennes ».

Voilà que je ne le retrouve plus dans cette interview à RFI. Comme s’il refusait de prendre un congé sabbatique, de s’imposer un temps d’arrêt, des moments de réflexion. De quoi entendre ses adversaires politiques dire : « vous avez suivi RFI…il est incorrigible», que son action était préméditée.

Aussi, ai-je peur, s’il ne se rattrapait pas dans l’immédiat, de le voir prêter le flanc à ces mêmes adversaires politiques. Ils n’hésiteront pas à sauter sur l’occasion, soutenus par des forces centrifuges, pour transformer ses déclarations en un beau prétexte afin de viser cette fois sa « mort politique ». La peur est que l’on rentre dans cette spirale dangereuse de «  déballage » qui ne profite ni au président de la République, ni au PPRD, moins encore à la jeune démocratie congolaise. Car l’issue est toujours catastrophique.

Et pourtant, je retiens encore ces propos de Vital Kamerhe :   « Le grand combat que chacun de nous doit mener, comme le disait Gandhi, c’est contre soi-même pour repousser cette nature qui nous habite et qui nous pousse à détruire ce que nous avons construit, même au prix du sacrifice suprême ». J’ai dit

Source : le Potentiel/Kinshasa.

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