Réhabilitation des infrastructures : la Banque mondiale s’offre l’expertise chinoise

Entre la Banque mondiale et divers partenaires extérieurs, principalement la Chine, ayant répondu à l’appel du gouvernement dans la réalisation des grands travaux d’infrastructures, les divergences semblent avoir été aplanies. Preuve en a été donnée samedi dernier lors d’une visite conjointe Gouvernement et partenaires au développement sur le chantier de l’avenue Lukengo dans la commune de Limete, en réhabilitation sur financement de la Banque mondiale sur la ligne de crédit IDA alloué au Projet d’urgence de réhabilitation urbaine et sociale (PURUS), géré par l’Unité de coordination des projets (UCOP), agence gouvernementale placée sous tutelle du ministère du Plan.

C’est donc sans surprise qu’on a vu la directrice des opérations de la Banque mondiale en RDC et au Congo/Brazzaville, Marie-Françoise Marie-Nélly, bien à côté de l’ambassadeur de la Chine en RDC. Signe que la mariage entre la Banque mondiale et la Chine est désormais acquis dans l’accompagnement de grands travaux de reconstruction retenus dans les « cinq chantiers » de la République.

Ce qui, par ailleurs, a poussé le ministre du Plan, Olivier Kamitatu, représentant le Gouvernement dans cette visite de terrain, a loué la disponibilité quasi certaines de différents bailleurs de fonds à aider la RDC à se doter des infrastructures viables et fiables pour sa longue marche vers le développement. « Kinshasa est un chantier, et personne ne peut le démentir (…) cette visite de terrain prouve combien les partenaires sont mobilisés pour un nouvelle dynamique dans les grands chantiers de la reconstruction », a dit Olivier Kamitatu. « Les cinq chantiers sont désormais une réalité », a-t-il indiqué, répondant, sans doute aux plus sceptiques qui redoutent de la réalisation de ce rêve.

PARTENARIAT IRREVERSIBLE

Qu’est-ce à dire alors de la présence de la Chine à côté de la Banque mondiale dans ce projet exécuté, par ailleurs par l’entreprise chinoise CREC ? A cette question, Olivier Kamitatu s’est voulu rassurant. « La Chine aux côtés du Gouvernement dans les cinq chantiers est acquis », a-t-il rappelé, balayant d’un revers de la main d’éventuelles divergences susceptibles d’entraver la mise en œuvre du partenariat liant les deux pays.

Ce que, du reste, l’ambassadeur de la Chine n’a pas rejeté, réaffirmant l’engagement irréversible de son pays dans les travaux de reconstruction de la RDC. « Le partenariat entre la Chine et la RDC est total », a précisé le diplomate chinois.

Cependant, Olivier Kamitatu n’a pas exclu la mise à contribution d’autres partenaires, brandissant, pour preuve, la participation d’une entreprise chinoise à des travaux financés par la Banque mondiale. « Nous voulons être efficaces et convaincre la population de la ferme volonté du gouvernement de gagner le pari », a renchéri le ministre Kamitatu, comme pour justifier la stratégie de diversification qu’entend désormais privilégier le Gouvernement.

La Banque mondiale, qui entame cette semaine la revue de son portefeuille en RDC, ne s’est pas écartée de cette vision. Marie-Françoise Marie-Nélly, sa directrice des opérations pour les deux Congo, a loué la « complémentarité » sur laquelle sont définis les rapports entre divers partenaires extérieurs et la RDC. « Une étude interne de la Banque mondiale a démontré que la RDC aura besoin de 5 milliards Usd par an sur 10 ans pour parvenir à se doter des infrastructures viables (…). Aucun bailleur n’est en mesure de prendre à sa charge cet investissement », a-t-elle déclaré. D’où, la nécessité, pense-t-elle, de s’unir pour mieux faire. Elle a résumé son message en ces termes : « Faire plus, faire davantage », notant qu’« ensemble nous (Ndlr : bailleurs de fonds) pouvons faire plus en faveur de ce pays ». Mais, bien plus qu’une simple visite de routine, la directrice des opérations de la Banque mondiale a dit avoir retenu trois choses de cette descente, à savoir « l’action sur terrain, l’accélération des actions sur terrain et la mobilisation générale de toutes les parties impliquées (bailleurs des fonds, Gouvernement, entreprises exécutantes et population locale ».

A noter que la réhabilitation de l’avenue Lukengo fait partie du premier lot de la composante « Voirie urbaine » du PURUS, incluant également les avenues Komoriko et Militant. Sur un total de 5,29 Km de routes à réhabiliter pour une durée maximale de 18 mois, l’Ucop a mobilisé 11.017.8898, 65 Usd en faveur de l’entreprise chinoise CREC.

Source : le Potentiel/Kinshasa