SNCC : le bout du tunnel est visible

La situation sociale de plus de 12 000 agents de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) est en voie de trouver une solution satisfaisante. Le gouvernement vient de mobiliser 3,5 millions sur les 5,3 millions de dollars exigés pour relancer cette société. 2 millions de dollars venus du compte général du Trésor et positionnés à la Banque centrale du Congo (suivis par le Vice-Ministre des Finances, César Lubamba, tandis que 1,5 million de dollars mobilisés grâce à la solidarité du Portefeuille, ont été obtenus à la suite d'âpres négociations triangulaires initiées par le ministère du Portefeuille et qui ont permis le paiement d'une dette qu'une entreprise minière devait à la SNCC.

Toute cette situation intervient à un moment critique où le pays est frappé de plein fouet par la crise financière internationale, dont les effets néfastes n'épargnent aucun pays de la planète. Aussi les premiers touchés par cette crise sont les mines puis les services d'appui aux mines dont la SNCC. La Société nationale des chemins de fer du Congo est une entreprise qui tirait une bonne partie de son chiffre d'affaires du transport des minerais des entreprises dont une bonne partie a mis la clé sous le paillasson et une autre a sensiblement réduit ses activités, à la suite de la crise financière mondiale.

Le gouvernement congolais est également secoué par la crise. Ainsi le budget de l'Etat a connu de réductions drastiques depuis le début de l'année avec toutes les incidences regrettables pour les différents secteurs de la vie nationale. Comme quoi la crise, financière soit-elle, n'est jamais agréable ni facile à gérer.

D'autres efforts restent à fournir

Cela n'empêche pas du tout le gouvernement Muzito à fournir des efforts pour permettre à ses entreprises de respirer un tant soit peu. A travers cette mobilisation des fonds, le gouvernement Muzito tente de répondre dans la mesure du possible, avec les moyens disponibles, à la situation très alarmante de la SNCC . Ses efforts ne s'arrêtent pas là. Il reste à trouver d'autres financements créatifs pour apporter des solutions à d'autres problèmes similaires. Un financement qui s'inscrit dans le même cadre que celui qui a permis de payer, au mois de mars dernier, 50% des salaires des agents de la Miba alors que l'entreprise était à l'arrêt. Mais cet effort doit aller de pair avec une modernisation et une gestion transparente des entreprises publiques

Reste que cet effort est une première étape. Il faut que les dirigeants et les agents de la SNCC soient conscients du sacrifice consenti pour contribuer à la solution de la profonde crise qui frappe leur entreprise depuis des années. A tous, agents, cadres et dirigeants d'apporter chacun leur contribution à redynamiser les activités de leur entreprise.

Aux dirigeants, il revient de s'efforcer de trouver des solutions flexibles, réalistes et graduelles pour permettre, dans la mesure du possible, de répondre aux différents défis auxquels la SNCC est confrontée aujourd'hui. Quant aux agents, il leur incombe leur contribution et la reprise du travail pour permettre de normaliser le plus rapidement possible la situation de leur entreprise.

Aux uns et aux autres de comprendre et d'encourager l'engagement du gouvernement dans son ensemble, notamment le ministère du Portefeuille, le gouverneur du Katanga et l'opinion des quatre provinces desservies par le train pour la recherche des solutions à cette crise. Des milliers de Congolais dépendant de la reprise des activités de la SNCC, le pays entier ne souhaite que la " résurrection " de la SNCC. Des voyageurs aux producteurs de divers biens de consommation en passant par les opérateurs économiques, bref, toute la communauté congolaise dans son ensemble, comprenant les conséquences désastreuses que l'arrêt de travail à la SNCC a occasionnées au Trésor public, ne jure que par la reprise effective des activités de la SNCC.