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VIGILANCE RDC
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5 mai 2009

Les chancelleries saluent le congrès de l'Udps

UdpslogLe sort est jeté. A l’Udps, les carottes semblent effectivement cuites, comme semble effectivement avoir tourné le vent, au profit d’une nouvelle dynamique. Le miracle a un nom : le congrès. Le tout premier de l’histoire multidécennale de l’Udps. Finie la libération, pour laquelle ce parti, né dans la douleur, les larmes et les sacrifices, a donné le meilleur de lui-même. Place, maintenant, à la conquête du pouvoir par la voie des élections pluralistes, libres et transparentes. Personne n’oublie le passé et nul n’a droit, à l’Udps, de passer sous silence le prix le plus élevé des erreurs, des tâtonnements, des hésitations et des choix discutables. Il fallait par conséquent assumer pour mieux affronter l’avenir. Y compris, et surtout, à travers une autocritique lucide et sans complaisance des occasions ratées et des rendez-vous manqués. Impulsée par Etienne Tshisekedi en personne, la démarche s’est pourtant avérée une authentique course d’obstacles, notamment en raison des embûches que n’ont cessé de semer les principaux lieutenants du Sphinx de Limeté. Beaucoup parmi eux n’ont pas eu la moindre hésitation à pousser le parti s’entredéchirer pour leur propre confort ou pour le besoin de leur positionnement personnel.

« L’Udps a failli imploser », admet un cadre. Il ne croit pas si bien dire. Quand bien même des observateurs, y compris ceux qu’on ne peut accuser d’être fanatisme, admettent que le congrès est un exercice sain de la démocratie interne, et que le tout premier de l’Udps était d’autant plus urgent que ce parti devait se définir une démarche claire et cohérente par rapport aux échéances nationales ; qu’il était bon de crédibiliser davantage le processus électoral en l’expurgeant de tous ses contentieux, il s’en trouvait encore et toujours, au sein de l’Udps, pour faire la fine bouche et estimer que l’extrémisme était productif. Les chancelleries saluent Pourtant, il fallait que la page fût définitivement tournée. Non seulement pour l’Udps où il y avait urgence à se définir une doctrine claire et une démarche cohérente. Mais aussi et surtout pour l’ensemble du pays dont le besoin d’apaisement et de réconciliation était immense. Il fallait donner à l’Udps l’occasion d’exorciser le démon qui l’éloigne chaque fois du pouvoir, même quand il paraissait naturel que ce pouvoir lui revînt. Il fallait pousser la fille aînée de l’opposition à tendre la main au reste du pays, à mettre son extraordinaire énergie et sa formidable capacité de mobilisation au service de la reconstruction de la RDC. Il fallait crédibiliser une fois pour toutes un processus politique porté à bout de bras par la Communauté Internationale et qui semblait condamné à s’enliser dans les querelles de légitimité du fait du refus de bon nombre de partis politiques de l’opposition avec à leur tête l’Udps. Voilà pourquoi, mezza voce, les chancelleries ont unanimement salué la tenue du congrès de l’Udps, après que certains de leurs représentants à la cérémonie d’ouverture eurent assisté en live à la répression qui s’était abattue sur tout ce qui bougeait au Parc De Boeck le 15 avril dernier. « Tout n’a pas été parfait », admet volontiers un diplomate occidental sous le sceau de l’anonymat. Avant de se réjouir néanmoins « du fait qu’il s’agit d’un signal fort et concret pour la crédibilisation des prochaines échéances électorales. » Selon lui, il persiste un lourd contentieux et une sérieuse hypothèque du fait du boycott décrété en 2006 par plusieurs partis politiques. Ce contentieux et cette hypothèque ne pouvaient être levés qu’avec la participation de l’Udps et de tous les partis qui l’avaient suivie dans ce mouvement. Originaire d’un pays de l’Afrique centrale, un autre diplomate, plus au fait des sensibilités locales, compare pour sa part la démarche actuelle de l’Udps à un geste consistant à enlever une épine douloureuse du pied de la Communauté internationale et de la Commission Electorale Indépendante. Pour lui, « la tension devrait, en principe, baisser dans le pays », tandis que l’appel d’air que constituait l’insatisfaction de plusieurs Congolais ne servirait plus aux forces de déstabilisation qui surfaient volontiers sur les faiblesses vraies ou supposées du processus électoral pour justifier leurs revendications. Même son de cloche, ou presque, du côté de la Monuc. La mission onusienne avait été au cœur de la médiation visant l’intégration de l’Udps dans le processus électoral fin 2005-début 2006. Elle espère désormais voir ses efforts aboutir grâce à l’option clairement levée par l’Udps. « La Communauté internationale, l’Union Européenne notamment, est prête à mettre le maximum de moyens financiers pour la réussite des prochaines échéances électorales. L’une des conditions est la participation des formations politiques qui avaient boudé le processus, en plus de la révision du fichier électoral », explique-t-on de source onusienne. Le pouvoir embarrassé Cerise sur le gâteau, la réussite du congrès de l’Udps ressort également de l’embarras actuel du pouvoir. Une nouvelle fois, ce dernier, n’a pas manqué l’occasion des assises de l’Udps pour se mettre tristement en évidence, en prenant le risque de réprimer un congrès qui ne menaçait ni les institutions ni l’ordre public, mais qui prônait publiquement l’intégration du processus électoral piloté par la Communauté internationale. Les langues, en fait, ont commencé à se délier. On apprend, du coup, que les plus hautes autorités du pays ont tapé du poing sur la table pour fustiger la répression dont le congrès de l’Udps a été l’objet au Parc De Boeck. Regrettable dysfonctionnement ou véritables divergences au sommet sur l’approche d’une question somme toute sensible ? Le doute est pour le moins permis, d’autant qu’à ce stade aucun responsable n’a été désigné, tout comme aucun coupable n’a été puni. Il n’en reste pas moins que le pouvoir congolais n’avait aucun intérêt à donner l’impression de s’aligner sur les extrémistes, au risque d’entretenir lui-même la fracture qui déchire le pays du fait du contentieux électoral et de la contestation qui frappe les institutions issues des élections générales de 2006. Réel, le malaise a fait débat dans certains cercles du pouvoir, où l’on se demande comment réparer la terrible bourde qui fait du pouvoir congolais l’allié objectif sinon le complice des extrémistes. Selon des sources dignes de foi, des policiers en civil et sans armes apparentes ont été déployés dans le quartier de Righini pour assurer, à distance, la sécurité des assises. D’autres agents, indiquent les mêmes sources, ont réussi à s’infiltrer dans l’enceinte où se tenaient les travaux. Leurs rapports, édifiants, ont laissé les autorités perplexes. Un : le congrès n’a pas du tout attaqué le pouvoir. Deux : les travaux ont plaidé pour la participation de l’Udps aux prochaines échéances électorales. Trois : il n’y a pas eu de coup d’Etat contre Etienne Tshisekedi. Par contre, les assises qui ont réuni des délégués venus de plusieurs fédérations tant de l’intérieur que de l’extérieur autour des fondateurs historiques ont plébiscité le même Tshisekedi comme président national avec statut spécial et candidat aux prochaines élections. Quatre : sur le plan interne, des propositions de révision des statuts, du Règlement Intérieur, des structures du parti ainsi que du projet de société ont été adoptées… Bref, rien qu’une démarche transparente qui devrait, en principe, aller dans le sens de l’apaisement. On y a apposé un zèle répressif inutile et coûteux en termes d’image pour le pouvoir. La question est de savoir comment ce dernier compte se racheter aux yeux de l’opinion

Source : le Phare/Kinshasa

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