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VIGILANCE RDC
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17 mai 2009

Mission du Conseil de sécurité à Kinshasa

UNlogoAddis Abeba, Kigali, Kinshasa…ce sont là les principales villes qui sont en train d’accueillir la délégation du Conseil de sécurité des Nations unies, avant de se rendre en Afrique de l’Ouest. Une mission d’évaluation du partenariat pour la paix et la sécurité en Afrique. Cette délégation est attendue aujourd’hui, lundi 18 mai, à Kinshasa. Les discussions doivent porter sur des sujets concrets : la neutralisation des forces négatives, le renforcement de la capacité de la Monuc, la réorganisation des FARDC. Pour écarter le spectre de la « somalisation » de la RDC.

Une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies a quitté New York pour l’Afrique. Composée de quinze ambassadeurs des membres permanents du Conseil de sécurité, cette délégation est arrivée samedi à Addis Abeba, en Ethiopie, pour s’entretenir avec les responsables de l’Union africaine. Les entretiens ont porté sur l’évaluation du partenariat en ce qui concerne la paix, la sécurité et les zones des conflits en Afrique. Précisément, sur des efforts fournis conjointement par l’Onu et l’UA.

Cette délégation s’est ensuite rendue hier dimanche à Kigali pour y rencontrer le président rwandais, Paul Kagame. La réunion a aussi tourné autour de la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs. Aujourd’hui lundi, la même délégation foule le sol congolais où elle sera accueillie à Kinshasa par les autorités congolaises pour échanger toujours autour de la paix, de la sécurité en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs.

Il est vrai que ce n’est pas la première fois qu’une délégation du Conseil de sécurité arrive à Kinshasa ou dans la région pour une mission d’évaluation des efforts de la paix. Elle est vraisemblablement à sa huitième mission. Seulement, voilà. Le contexte n’est plus le même. Les choses ont évolué, quoique la paix totale n’est pas encore acquise, et que la mission de paix de l’Onu au Congo, la Monuc, est toujours sur place.

Les FARDC : la priorité

Apparemment, la République démocratique du Congo n’est plus en guerre contre le Rwanda et l’Ouganda, pays qui l’ont agressé à deux reprises. L’on est maintenant au stade de la normalisation des rapports avec l’échange des ambassadeurs. Mais cette situation de semblant de paix se bute toujours à la présence des forces négatives. Notamment les FDLR-Interahamwe et la LRA. Tant que ces groupes armés ne seront pas neutralisés, il n y aura jamais de paix durable dans la région des Grands Lacs. La mission du Conseil de sécurité devrait, au cours de cette tournée, évoquer avec plus de conviction et de détermination toutes les hypothèses pour parvenir rapidement à une solution satisfaisante.

Certes, l’option militaire demeure d’actualité. Le Rwanda et l’Ouganda en savent quelque chose avec les opérations militaires conjointes Umoja Wetu et Coup de tonnerre. Mais la Monuc n’a pas du tout accompagné ces deux opérations comme l’on devrait s’y attendre, faute de mandat approprié et une logistique adéquate pour faire face à des éléments qui n’entendent que le langage des armes. En séjour dans la région des Grands Lacs, la délégation du Conseil de sécurité devrait apporter la solution en conformité avec la résolution 1856. Que la demande de la Monuc est en voie de réalisation par le déploiement de l’effectif supplémentaire attendu et le matériel nécessaire. Notamment, les hélicoptères de combat. Venir voir et repartir avec des promesses et de vœux pieux, serait un voyage touristique de plus qui ne soulagerait pas les souffrances des populations de la région des Grands Lacs.

D’autre part, les pouvoirs en place au Rwanda et en Ouganda devraient convaincre politiquement leurs ressortissants à regagner leur pays. Sans crainte. Le Conseil de sécurité ne peut ignorer les raisons fondamentales qui ont poussé certains Rwandais et Ougandais à traverser les frontières pour faire de la région des Grands Lacs une zone de tension, de conflits armés. Parallèlement à cette démarche, l’Onu devrait songer à contacter les pays membres de l’Onu en vue d’accélérer la formation d’une armée nationale au Congo. Car en fait, cette mission de sécurité incombe avant tout à la RDC. Elle doit par conséquent disposer d’une armée forte, dissuasive et performante. Si aujourd’hui, il se trouve des partenaires extérieurs, épris de paix, disposés à aider la RDC à accomplir cette tâche, le Conseil de sécurité, dans le cadre multilatéral, a le devoir moral d’encourager une telle initiative. Pourquoi ne pas saisir cette main tendue de l’AFRICOM, à travers les Etats-Unis, pour réorganiser les FARDC ? La crainte qui est toujours permanente, c’est la « somalisation de la RDC » : le risque de faire d’une partie de l’Est, le « Puntland de la Somalie » tant que les pilleurs, toutes tendances confondues, n’ont pas encore quitté le Kivu.

Institutions nationales fortes

Le danger est encore réel. Il est vrai que ce sont les autorités congolaises qui doivent effectuer les premiers pas. Poser les problèmes en termes clairs et précis afin d’accélérer la réforme des FARDC, aujourd’hui une vraie priorité. Cela ne peut se faire qu’à travers des institutions nationales fortes, de la présidence au gouvernement en passant par l’Assemblée nationale, le Sénat, qui ont l’obligation politique, dans un élan d’ensemble, de se saisir de cette question.

Certes, à en croire des rumeurs concordantes, il n’est pas exclu qu’il y ait une autre opération militaire conjointe entre la RDC et le Rwanda, face à la recrudescence des actes de tueries de la part des FDLR. L’opération est même déjà baptisée « UMOJA WETU II ». Ce qui n’est pas mauvais, puisqu’il n y a jamais eu un sans deux.

Mais le véritable problème, c’est que l’initiative des opérations doive revenir aux FARDC. Que les choses se passent désormais comme au Tchad et au Sri Lanka où les armées régulières ont assumé pleinement leurs responsabilités en neutralisant les forces rebelles. Il s’agit d’une question avant tout nationale, de haute responsabilité politique, de dignité et de souveraineté.

L’essentiel de discussions avec la délégation du Conseil de sécurité doit porter sur cette question de la réforme des FARDC. Il faut qu’il y ait des signaux forts de la part des dirigeants congolais pour qu’il n’y ait plus de doute. C’est maintenant ou jamais qu’il faut s’engager résolument vers une paix durable en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs.

Avec bien sûr le concours efficace du Conseil de sécurité des Nations unies.

Source : le Potentiel/Kinshasa

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