La mort de Félix Mbuza Mabe: Des ennuis de santé depuis 2008...
Dans notre livraison, début avril, nous alertions l’opinion sur l’état jugé critique du Général Félix Mbuza, dont la santé s’était fortement détériorée. Ses ennuis de santé avaient commencé depuis 2008, ce qui l’avait obligé à revenir à Kinshasa pour des soins appropriés. Après un léger rétablissement, il avait recommencé à sentir un mal qui se manifestait au niveau de son foie. La situation avait empiré au début de cette année, au point que sa famille avait dû l’amener pour internement au Centre médical de Kinshasa (CMK), dans la commune de Gombe.
La chronique rappelle que celui qui s’en va avait presté avec bravoure à la tête de la 10ème région militaire à Bukavu où, de mémoire des Congolais, il avait réussi à déjouer la tentative de la prise de Bukavu par le colonel Mutebusi en 2004. Ce baroud d’honneur lui avait valu de l’estime de la part de la population qui plaidait carrément pour son maintien à la tête de la 10ème région militaire, à l’annonce de sa mutation pour la base de Kitona. Sa popularité grandissante au sein de la troupe, sa grande connaissance du terrain et sa maîtrise de l’art de guerre, tout comme son intransigeance en matière de discipline militaire avaient attiré des ennuis de ceux qui se faisaient du beurre sur le dos de la population au plus fort des rébellions. De Kitona, Mbuza Mabe était muté à Kamina où il était nommé à la tête de la base jusqu’à sa mort.
L’intervention de Kabila
A l’annonce de l’information sur l’internement de Mbuza à Kinshasa par Le Phare, des cœurs sensibles s’étaient annoncés au domicile du vaillant homme. Même des compatriotes de la diaspora avaient manifesté leur disponibilité à contribuer au transfert de celui dont la bravoure avait traversé les frontières nationales. L’Etat-major général des Fardc était-il informé de son état de santé? Le gouvernement avait-t-il été saisi ? A toutes ces interrogations que Le Phare soulevait au lendemain de la nouvelle, une source digne de foi avait fini par confirmer que le chef de l’Etat s’était personnellement impliqué pour la prise en charge médicale du malade à Kinshasa d’abord et des frais liés à son transfert pour l’Afrique du Sud ensuite. On faisait savoir que le général Mbala avait été l’émissaire désigné de Joseph Kabila auprès de la famille Mbuza et c’est lui qui se serait occupé de toutes les démarches liées au transfert de son collègue pour le pays de Mandela Madiba.
A la publication de notre SOS, à l’extérieur comme à l’intérieur du pays, une chaîne de solidarité s’était brusquement formée et se déclarait disposée à appuyer la famille. Sur le net, des messages de compassion et de réconfort avaient été placés à l’intention aussi bien de la famille biologique de Mbuza que de l’ensemble de la population congolaise.
Au parlement, sensibles, certains députés et sénateurs s’étaient signalés au chevet du malade avant de délier, chacun, le cordon de la bourse. On signale des gestes, ci et là, posés par les députés Lisanga Bonganga, Kamerhe, Vuemba…et d’autres.
Un baobab s’écroule!
A quelques trois jours de son transfert, le général malade était donné pour mort par la rumeur qui l’emporte généralement sur l’information à Kinshasa. Démenti formel de la famille qui donnait, pour toutes fins utiles, les coordonnées téléphoniques. Mais le destin l’a voulu et le baroudeur s’en est, enfin, allé le mardi 19 mai aux heures du soir. Dans sa chronique que Le phare publie en intégralité et qui a les allures d’un témoignage personnel, Muissa Camus présente l’homme comme l’un des guerriers farouches de Yambala du territoire de Bumba. Même la très célèbre et historique force publique du temps belge reconnaissait la légende guerrière de « Budja ».
Un baobab s’écroule. Un baobab puisque le défunt fut l’un de nos rares compatriotes moins porté sur ses propres intérêts mais prompt à se jeter à corps perdu contre toute tentative de l’invasion même d’un centimètre du territoire de la mère patrie. Muissa le place sur le même pied d’engagement militaire que Donat Mahele Lieko Bokungo. Mahele, à la tête de vaillants parachutistes du camp d’entraînement des troupes aéroportés (Ceta), était devenu très célèbre depuis l’historique défaite infligée, en 1990, à l’ex-rébellion du Front patriotique rwandais de Paul Kagame.
Source : le Phare
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