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VIGILANCE RDC
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17 juillet 2009

Kabila doit aller jusqu’au bout

Kabila_drapeauLe président de la République vient de trancher la tête de ce qu’il croit être l’hydre au sein de la justice congolaise, « elle-même au banc des accusés ». N’ayant pas attendu que les incriminés choisissent leur camp, « celui de servir ou de martyriser davantage un peuple déjà meurtri », il doit maintenant résoudre le « problème d’ordre social et professionnel » évoqué par les syndicats de magistrats. Après la magistrature, à qui le prochain tour ?

Le président de la République, Joseph Kabila Kabange, a signé et rendu publiques mercredi une série d’ordonnances portant révocation, mise à la retraite, affectation et nomination de 165 magistrats. Il s’agit de 96 révocations, 50 mises à la retraite et de 19 démissions d’office.

« Elles visent à assainir le secteur de la justice. Il reste à effectuer le recrutement de 500 nouveaux candidats afin de relever l’appareil judiciaire », a indiqué jeudi le ministre de la Justice, Luzolo Bambi Lesa au cours d’un point de presse au Grand Hôtel Kinshasa.

Tout le monde, ou presque, est passé dans la trappe. Le premier président de la Cour suprême de justice et le procureur général de la République sont mis à la « retraite honorable » pour avoir totalisé 35 ans de service ininterrompus ou atteint la limite d’âge fixée à 65 ans. C’est tant mieux pour eux et pour ceux répertoriés dans cette catégorie.

Moins heureux, sont les révoqués pour diverses bévues. « Abusant de l’indépendance liée pourtant à la délicatesse et à la noblesse de sa charge, le magistrat se rend, lui aussi, coupable de dol, de concussion, de corruption et, voire même, des infractions de droit commun », a énuméré le chef de l’Etat.

C’est donc en sa qualité de « garant constitutionnel du bon fonctionnement des institutions », qu’il vient de mettre un « holà ! » aux anti-valeurs qui rongent la magistrature congolaise.

Mais, les magistrats promus seront-ils en mesure de combattre efficacement les autres anti-valeurs que sont l’indiscipline, l’intolérance, la concussion, la gabegie financière et la corruption qui, aux dires du chef de l’Etat, « s’enracinent dans la société congolaise et qui risquent de mettre en péril le projet ambitieux de Cinq chantiers » ?

« Tout en étant d’accord avec le chef de l’Etat » sur les sanctions disciplinaires, les syndicats des magistrats avaient déjà prévenu que « la révocation seule ne suffit pas. Il faut qu’au-delà de la révocation, on puisse repenser profondément le véritable problème d’ordre social et professionnel qui se pose au sein de la magistrature et y remédier, c’est-à-dire l’amélioration des conditions salariales, l’amélioration des conditions techniques et professionnelles qui doivent concourir à une bonne administration de la justice », ont-ils souligné.

Selon le Syndicat national des magistrats (Synamag), « le pouvoir judiciaire ira de l’avant et les magistrats qui se comportent mal seront régulièrement sanctionnés comme il se doit si l’on accouple ces deux préoccupations ».

METTRE LA JUSTICE EN ORDRE DE BATAILLE

« L’esprit du gouvernement, à travers ces ordonnances, est de mettre la magistrature en ordre de bataille pour lutter contre la corruption », a expliqué jeudi le ministre de la Justice, Luzolo Bambi Lesa, signalant que les magistrats militaires ne sont pas épargnés par cette mesure. « Il est temps de mettre fin à cette justice à deux vitesses. Justice qui ne place qu’en lieu de détention les citoyens démunis socialement », a-t-il insisté au cours du point de presse. Interrogé sur le fait que seule la magistrature ait été frappée alors que la corruption est généralisée en RDC, il a souligné que, « de tous les corps que contient la République, la magistrature a légalement mission de lutter contre cette corruption ».

Il a précisé que 165 magistrats sont concernés par ces ordonnances qui s’inscrivent dans le cadre du discours d’investiture du président Joseph Kabila, le 6 décembre 2006. « Etant le socle du développement, la justice sera le socle de mon action », avait-il affirmé.

A cet effet, le ministre Luzolo a indiqué s’être impliqué dans la lutte contre l’impunité, la corruption et dans la réforme de la magistrature. Ainsi, après avoir fait l’état des lieux de la justice congolaise en 2008 et pour concrétiser cette trilogie, le gouvernement a invité l’ensemble des magistrats à tenir, conformément à la Constitution, une réunion du Conseil supérieur de la magistrature. Ce qui a été fait il y a près d’un mois.

A l’issue de sa réunion tenue du 11 au 23 juin 2009, le Conseil supérieur de la magistrature a transmis son rapport au président de la République. Celui-ci y a décelé la gravité de la corruption qui gangrène la justice congolaise et en a fait part à la nation, dans son message du 29 juin dernier.

C’est après en avoir tiré toutes les conséquences qu’il a pris la série des ordonnances portant révocation, démission d’office, mise à la retraite, nomination et affectation des magistrats. Ce signal fort ne doit pas s’arrêter à mi-chemin. Le moment est venu de nettoyer les écurie d’Augias.

Source : le Potentiel

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Commentaires
B
La magistrature est une institution importante d'un pays. L'équilibre du pays en dépend. Une justice juste doit être rendue par des hommes intègres et indépendants. Dans un pays où il n'y a pas l'équilibre des pouvoirs, comment éviter<br /> l'arbitraire. Ceux qui reprochent les autres de<br /> la concussion ou prévarication, en sont-ils les<br /> modèles ? Comment est gérée la SNEL, où passent<br /> les fonds en provenance de la location de l'énergie en dehors de nos frontières ?
R
Ceci pourrait aussi s'apparenter facilement a un reglement des comptes de masse et possiblement ouvrirait des craintes sur les accointances des futurs magistrats donc La pertinence de ces révocations ne sont pas des signaux forts et bien ciblées pour la fin de l' impunité au Congo. Comprenons que le magistrat fait fonction d'officier civil investi d' autorité juridictionnelle de même que pour une cour militaire alors qui est ce ministre dans l'histoire récente du Congo pour ne pas parler du passé a rencontré un juge ou un magistrat, pourtant le détournement des fonds et bien publique n'ont pas arrêtés et dire que la decision écrite de la presidence de part son directeur de cabinet cachait bien une accusation soit de gaspillage ou détournement des fonds publiques au bureau du premier ministre , y a t'il eu instruction auprès des juges ? ou même encore du vérificateur ou inspecteur général de la république ? Au parlement, lorsque l'argent des députés payé gros inutilement dans l'affaire kamerhe avait été saisi , y avait il eu instruction de juges pour enquête ? Les exemples sont légions ; ironie de l'histoire les magistrats qui ont pouvoir de juger sans être juger sont révoqués avant d'être entendu , sarcastique comme idée. Aux prochains magistrats, quel seront les dispositions mises en place pour que fait reprochés aux sortants ne puissent les arriver ? Auront-ils des salaires décents ? Seront-ils libre d'arbitrage sans interférence "trafic d'influence " ? Voilà toutes ces questions scabreuses sociologiquement notre.L' intention est bonne mais la cible n'est pas de taille a bouger radicallement l'intellect
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