Kinshasa: le contrôle des véhicules paralyse le transport en commun
La police de circulation routière effectue, depuis ce mardi, un
contrôle systématique des véhicules de transport en commun et privés.
Au bout du compte, très peu de véhicules répondent aux normes
nationales et internationales en matières de transport des biens et des
personnes
Certains véhicules manquent de ceinture de sécurité. D’autres sont
dépourvus de phares ou de bons freins. A cela s’ajoutent de faux permis
de conduire dont disposent certains chauffeurs. Pour échapper aux
amendes, les propriétaires des taxis, taxi-bus et bus ont garé leurs
engins. Du coup, les Kinois n'ont plus le choix qu'entre des véhicules
non réglementaires, qui bravent le contrôle de la police, et la marche
à pied.
En temps normal, les habitants des cités populeuses
de l'Est de Kinshasa se confinent dans le train urbain de l'Onatra.
Mais, avec la grève, ce train vétuste ne circule plus. Reste le
transport public, où deux sociétés sont censées assurer le transport
des Kinois: il y a d’abord la Société de transport urbain du Congo,
Stuc. Son parc est d’environ 150 véhicules. Son parking de l'avenue des
poids lourds ressemble plus à un cimetière de véhicules qu'à un
entrepôt de bus. C'est à peine 10 vieux bus qui osent prendre la route.
Plus loin, dans la même commune de Limete, se trouve l'autre
société étatique de transport en commun, la City train. Sur 100 bus, 86
prennent la route chaque matin; transportant ainsi prés de 15 000
personnes par jour. Sa capacité installée journalière est de 100 000
personnes.
Mais Kinshasa, grosse mégalopole de prés de 9
millions d'habitants, a besoin de déplacer par jour prés de 4 millions
de personnes au minimum, selon les experts. Face à l'incapacité de
l'Etat, les privés se sont lancés dans le secteur. Mais, ce ne sont pas
leurs vieilles voitures, ayant parcouru plus de 150 000 Kilomètres en
Europe, qui feront l'affaire. Les Kinois n'ont plus alors qu'à utiliser
ce qu'ils appellent eux- mêmes "la ligne 11". C'est-à-dire, la marche à pied.
Source : Okapi/Kinshasa