Le député Mlc Baudouin Dunia absent à l’appel de Boshab
La nouvelle de la récente arrestation à Gisenyi, au Rwanda, de Baudouin
Dunia Baharanyi, député national Mlc et membre du groupe parlementaire
du même parti politique défraie la chronique. Confirmée par le
secrétaire exécutif du Mlc, Thomas Luhaka, elle vient de créer l’effet
de surprise dans les milieux politiques. Ce qui vient d’arriver à ce
député presqu’à la fin des vacances parlementaires et à la veille de la
rentrée de la session de septembre interpelle les bonnes consciences.
Il est vrai que ce n’est pas tous les jours qu’un parlementaire
jouissant d’une immunité ne se fait emprisonner surtout à l’étranger.
Autant dire que c’est un fait-divers particulier. De source fiable, on
renseigne que Baudouin Dunia Baharanyi qui se trouvait en séjour privé
sur le territoire rwandais, est détenu, présentement, dans une prison à
Kigali, après son interpellation à Gisenyi, à la suite d’un mandat
d’arrêt d’un procureur de ce pays.
Placé en détention
préventive, le député national élu du territoire de Masisi, au
Nord-Kivu, est notamment poursuivi du chef d’abus de confiance, pour
n’avoir pas respecté les échéances de remboursement d’un crédit lui
accordé antérieurement par la Banque de Commerce, Développement et
Investissement (Bcdi) du Rwanda d’un montant s’élevant à plusieurs
millions de dollars américains. On indique que ce prêt bancaire devrait
servir à l’achat et à la mise en valeur des fermes dans les territoires
de Masisi, au Nord-Kivu et Kalehe, au Sud-Kivu. Bien que toutes ces
informations ne soient cependant pas confirmées par des sources
officielles, il n’en reste pas moins vrai que l’intéressé est bel et
bien entre les mains de la justice rwandaise.
Gardé particulièrement dans les geôles à Kigali, il est évident que le
député Baudouin Dunia ne saurait répondre au rendez-vous du Palais du
peuple de ce mardi marquant l’ouverture de la session budgétaire.
Evariste Boshab, le président de l’Assemblée nationale ne pourrait que,
lors de l’appel nominal, constater malheureusement son absence. Dommage.
Selon la même source, deux raisons majeures justifient sa détention. Il
s’agit, d’une part, de la nationalité rwandaise que lui reconnaissent
les juridictions de ce pays voisin et d’autre part, de ses mouvements
jugés incontrôlés entre les frontières du Rwanda et de la Rd Congo qui
font craindre sa fuite. D’où l’option de le garder en prison jusqu’à
l’ouverture de son procès. Dès lors, peut-on dire que Kigali ignore que
l’incriminé est député et siège, de ce fait, à la chambre basse du
parlement congolais ? On s’interroge aussi : serait-ce une manière
brusque de poser la problématique de la double nationalité qui divise
députés et sénateurs congolais ? Dans cette affaire relevant purement
de la matière commerciale, on écarte jusqu’ici une quelconque
implication politique qui aurait pu lui donner une autre coloration.
Dans un pays où l’on a une tendance outrancière à tout politiser, il
est à craindre que demain ce ne soit pas, de nouveau, le cas.
Selon les déclarations du député Thomas Luhaka, le Mlc ne disposait pas
encore de données suffisantes sur l’affaire pour entreprendre une
intervention pertinente. Toutefois, le dossier y est suivi avec un
maximum d’attention. Ce qui suppose que, dans les prochains jours,
l’opinion ne manquera pas d’être édifiée.
Source : la République /Kinshasa