CEI : Malumalu en difficulté !
La CEI est manifestement dans l’impasse. Elle peine à parachever le
processus de la mise en place de l’arsenal institutionnel du nouveau
régime. Après la clôture officielle à Kinshasa de l’opération de
révision du Fichier électoral, les provinces attendent désespérément.
Alors que Malumalu rassure que : ‘‘toutes les élections auront lieu…’’,
son panier financier accuse encore un déficit. En gros, le coût des
élections locales qui était estimé à 131 millions de dollars
américains, en dehors de l’appui logistique de la Monuc, a été revu et
ramené autour de 400 à 500 millions de dollars américains. Raison pour
laquelle, Malumalu est désormais débout, en consultations, pour
mobiliser les ressources financières. Pendant ce temps, les Honorables
Députés qui sont censés évacuer l’obstacle juridique lié à la loi
portant découpage territorial, poursuivent, sans inquiétudes, leurs
vacances. Ce lundi, environ une semaine après l’ouverture solennelle,
les Députés en sont encore à la tenue de la Conférence des Présidents.
Les jours passent… La Commission Electorale Indépendante est
manifestement dans l’impasse de parachever sa mission de doter le
Congo-Kinshasa des institutions issues des élections libres,
transparentes et démocratiques. Un blocage qui ne dit pas son nom et
qui demande à ce qu’on s’y penche, sérieusement. En effet, il va faire
bientôt deux mois, depuis que la CEI a clôturé officiellement
l’opération de révision du Fichier Electoral dans la ville- province de
Kinshasa. Sa feuille de route prévoyait pourtant, juste après la
Capitale, le déploiement des machines en provinces, pour la poursuite
de l’opération. Ceci, en prévision de l’organisation des élections
locales, municipales et urbaines, ultime étape de la mise en place de
l’arsenal institutionnel du nouveau régime mais aussi des élections
générales de 2011. Cependant, des contraintes, à la coloration des
défis, se dressent inexorablement au devant de la CEI. Il s’agit de
contraintes d’ordre juridique mais également d’ordre financier. Au plan
juridique, le constituant avait prévu, au travers de l’article 226 de
la loi fondamentale, qu’endéans 36 mois, la RDC allait basculer de 11
provinces actuelles à 26. La loi portant subdivision territoriale étant
encore en souffrance à la représentation nationale, la CEI hésite entre
attendre la fameuse loi et démarrer l’opération pour éviter le retard.
Quitte à voir le reste après. Et même là, il faudra avoir des moyens
nécessaires au lancement de l’opération de révision du Fichier
électoral en provinces. C’est ici qu’apparaît le second obstacle et non
le moindre. Parce qu’à en croire l’Abbé Apollinaire Malumalu qui a
rencontré le Premier Ministre et le Ministre de l’Intérieur et de la
Sécurité, M. Célestin Mbuyu récemment, le coût des élections locales
qui était estimé à 131 millions de dollars américains, en dehors de
l’appui logistique de la Monuc, a été revu à la hausse, notamment
autour de 400 à 500 millions de dollars américains pour les élections
générales de 2011. Dans cette enveloppe, le Gouvernement congolais
devra contribuer à raison de 30 %, soit 120 millions de dollars. Tandis
que le reste, soit 70 % du montant serait réservé à la Communauté
Internationale. Selon une source proche de la CEI, côté Gouvernement
comme de la Communauté Internationale, rien ne bouge.
Malumalu rassure ‘‘Toutes les élections auront lieu ; mais, en ce qui
concerne le calendrier, je préfère que l’organe qui a la charge de
l’établir soit d’abord convoqué’’, a déclaré le Président de la CEI au
sortir de l’audience que lui a accordé le Ministre Mbuyu. Avant
d’indiquer que : ‘‘nous devons être vigilants et travaillons sous le
projet de sécurisation à côté de celui du contentieux qui font partie
intégrante du processus électoral’’. Les Députés trainent les pieds La
logique aurait voulu que la loi portant subdivision territoriale soit
déjà votée et que l’on s’attarde sur les finances. Mais, à l’allure où
vont les choses, l’on est droit de demander si la production
législative tant vantée à la clôture de chaque session parlementaire
n’est pas sélective. Lorsqu’il s’agit de la CENI et des élections, les
élus du peuple n’arrivent pas à harmoniser leurs vues. Des lois y
relatives sont, sans fin, recalées aux arriérés législatives. Dans
l’entre-temps, l’on observe aucun empressement de la part des élus à
retrouver l’hémicycle du palais du peuple pour se rattraper. Si, au
Sénat, la toute première plénière se tient ce lundi 21 septembre 2009,
à l’Assemblée nationale, l’on traîne encore à des réunions de la
Conférence des Présidents. Curieux tout de même de voir les Députés
d’un pays où tout est urgence se comporter comme dans un Etat pays où
tout est au vert. C’est un appel au bon sens.
Source : la Prosperité