Mauvaise odeur !
Réviser la constitution ? Oui. Forcer l’article 220 ? Non. Ça ne se
négocie pas. Nul n’est au dessus de la loi a-t-on l’habitude.
Curieusement, certains esprits malins pourrait chercher à contourner la
loi, en s’arrangeant à faire sauter le verrou des certaines
dispositions légales pour atteindre certains objectifs. L’article 218
prévoit la révision de la Constitution. Pourtant, l’article 220 de
celle-ci, verrouille certains domaines. Comme d’aucuns le savent, les
dispositions de l’article 220, sont parmi les non négociables de la
Constitution. Sans nul doute, la commission d’ « évaluation de la
Constitution » doit avoir à l’esprit, que sa discussion devrait tourner
autour de tout, sauf de l’article 220.
Cet article
stipule que le nombre et la durée des mandats du Président de la
République et l’indépendance du pouvoir judiciaire ne peuvent faire
l’objet d’aucune révision constitutionnelle. Partant de cette
disposition, si l’intention de de la commission d’ « évaluation de la
constitution » corrobore avec celle qu’avait Joseph Kabila, lorsqu’il
avait renoncé à la révision constitutionnelle, dans son discours devant
les deux chambres réunies en Congrès, c’est une bonne initiative. Si
non, alors qu’il reste neuf mois pour passer de onze provinces à
vingt-six, a-t-on expliqué à la population, pourquoi on veut étouffer
dans l’œuf, l’effectivité de la fameuse décentralisation ? Pour quelle
raison passer de cinq ans à sept ans de mandat présidentiel, alors que
le peuple congolais se souvient encore du septennat du social de triste
mémoire ? Constatation faite, la notion du respect des textes a
toujours fait gravement défaut dans le milieu politique congolais.
Dans des Etats modernes, selon le principe de la continuité de l’Etat,
les textes élaborés sur mesure, poussent toujours à la retouche et ne
font pas avancer la démocratie. L’idée de l’alternance ne doit pas
faire peur. Bien souvent, on oublie que Vox populi, vox Dei. Il est
toujours important de savoir ce qu’en pense le peuple. D’où la question
: « pour un bon fonctionnement du pays, faut-il ouvrir une brèche
chirurgicale dans la constitution ? ». Ceux qui avaient prévu la non
révision des certaines dispositions, avaient vu plus loin que leur
propre nez. Ils étaient mus par l’intérêt supérieur de la nation. Ils
avaient, certes, une bonne vision. Ce qui prouve, par ailleurs, le
caractère général de la loi. Etant donné que l’histoire se répète, la
RD. Congo devrait s’abstenir d’imiter le cas du Niger. Il serait, par
contre, mieux de suivre l’exemple du Ghana où Obama était descendu.
Source : La Prosperite