Lubumbashi: L'ADG de la Gécamines démissionne
L'administrateur directeur général (ADG) de la Gécamines,
Paul Fortin, a annoncé officiellement, mercredi à Lubumbashi, sa
démission «pour des convenances personnelles.» Il affirme avoir rempli
sa tâche. M. Fortin se dit fatigué après 4 ans passés à la tête de
cette société d’Etat où il était venu seulement pour 16 mois. Les
syndicalistes déplorent son départ
Paul
Fortin a annoncé sa démission juste après la remise et reprise avec son
adjoint, Calixte Mukasa. Le président du bureau syndical permanent de
la Gécamines, Prosper Kashoba, a regretté ce départ inopiné : «Quand
il y avait la décision de Sofreco (NDRL : partenaire qui avait amené
Fortin à la Gécamines) le limogeant, on s’était mobilisé comme un seul
homme pour le défendre farouchement, il y a de cela deux ans. C’est
pourquoi, quand le voyons partir dans ces conditions, ça nous fait très
mal. Surtout qu’on comptait sur lui… Mais, il a pris une décision qui
n’a pas plu au personnel que nous sommes. Il y a des arriérés de
salaires qu’on est en train d’attendre et qui devraient être réglés par
les parts du projet chinois... Alors, les travailleurs ne seront pas
contents quand ils vont l’apprendre. J’aurai souhaité qu’il puisse,
dans son discours, même demander pardon pour avoir pris une telle
décision. Puisqu’on attendait presque 56 millions USD pour éponger
cette dette salariale», a déclaré M. Kashoba.
En mai
dernier, les agents de cette société avaient entamé une grève pour
réclamer leur part dans les pas de porte versés par les Chinois dans le
cadre du partenariat entre la RDC et le consortium des entreprises
chinoises, qui devraient exploiter 10 millions de tonnes d’hétérogénite
(un mélange de cuivre et de cobalt) et d’or.
Créée en 1966 sur les
cendres de l’Union minière du Haut-Katanga (UMHK), la Gécamines a été
le poumon économique du Congo pendant la colonisation et durant la 2ème
République. Elle a supporté, en 1989, 85% des recettes d’exportation,
contre 60% en 1960, et 42% des revenus de l’Etat.
A partir de
1990, la conjoncture a entraîné la baisse de la production due à des
difficultés d’approvisionnement (vieillissement des infrastructures de
production et de transport; hausse des coûts du matériel importé) et
l’effondrement de la mine de Kamoto. Les troubles ethniques au Katanga
a fait perdre à la Gécamines une partie de sa main d’œuvre et accéléré
la baisse de la production. En 1990, elle a été de 376.000 tonnes par
rapport à une capacité de 470.000 ; 1991 : 240.000 tonnes de cuivre;
9.800 tonnes de cobalt; 30.000 tonnes de zinc. En 1994, la production
officielle n’a été plus que de 32.412 tonnes de cuivre, 2.515 tonnes de
zinc, 3.631 tonnes de cobalt). Et en 2008, elle a tourné autour de
26.051 tonnes de cuivre, 690 tonnes de cobalt, 13.523 tonnes de Zinc.
Source : Okapi