Vice de procédure autour de la plénière d\'aujourd\'hui Muzito ne répondra pas à Kanku dans la confusion!
En dernière minute, Adolphe Muzito Fumunsi aurait opté de ne pas se
rendre aujourd’hui, au Palais du Peuple. Bien que notifié, il semble
qu’un vice aurait érodé l’essentiel de la procédure, en la matière.
Normalement, une motion de défiance contre un Premier Ministre aurait
pu être préalablement débattue à la conférence des Présidents, avant
d’atterrir en plénière. Kiakwama Kia Kiziki l’a d’ailleurs rappelé hier
à Boshab, sans toutefois obtenir gain de cause. De telle sorte que
l’Assemblée Nationale, elle, est restée sur ses gardes. Ce matin, les
Députés, pris dans leur propre piège, seront seuls, sans Muzito.
Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua, Député élu de Dibaya, au Kasaï
Occidental, Président du Mouvement du Renouveau, un parti allié au
Mouvement de Libération du Congo, doit encore prendre son mal en
patience, le temps peut-être que la clarification soit faite autour de
cette plénière. Kanku attend, pourtant, depuis mi-juin, la réponse du
Premier Ministre à une kyrielle de préoccupations sur la marche du
pays. Devant les Députés, Muzito est invité à crever l’abcès. C’est, en
fait, une sorte de bilan, après près d’une année de boulot, à l’Hôtel
du Gouvernement, à la bordure de la Gombe. Toute la vérité mais alors,
toute la vérité, sur la sécurité à l’Est, le point sur la restauration
de l’autorité de l’Etat, le social, l’économie et ses surenchères, la
politique nationale, la diplomatie, les infrastructures de base prises,
ici, en termes d’évolution des chantiers… sera étalée, le moment venu,
sur la place publique, sans tabous. S’agit-il d’un duel aux couteaux
entre le Premier Ministre et Un Député ? Non. Il n’en est pas le cas.
L’exercice est légitime et légal. La démarche est constitutionnellement
fondée. Ceci devait normalement dédramatiser l’affaire, pour laisser
prospérer le choc d’idées, sur l’agora. Aujourd’hui, Muzito est prêt à
répondre à Kanku. Le jour venu, si les irrégularités sont évacuées
autour de la convocation de la plénière, il va tout dire. Il va
éventrer le boa. Des bribes d’informations parvenues à La Prospérité,
ont laissé entendre hier, tard dans la soirée, que le Premier Ministre
considérerait une telle prestation devant les Députés, comme une tâche
citoyenne et une responsabilité dont il dispose de justifier la gestion
de la chose publique, durant près d’une année, depuis sa nomination, le
10 octobre 2008, à la tête du gouvernement. « A la motion de Clément
Kanku articulée sur des préoccupations sécuritaires, sociales,
économiques et politiques, il donnera, en temps opportun, des réponses
précises », soutient l’un de ses confidents. « Il va certainement
surprendre », affirme un autre, sur un ton rassurant. Il y a lieu de
comprendre d’avance que le Premier Ministre aurait pris toutes ses
dispositions, pour donner une réponse satisfaisante. L’idée alléguée
d’une éventuelle éviction, en marge de cette motion, est balayée, d’un
coup. « A la Primature, on voit les choses autrement. Le Premier
Ministre est issu de la Majorité. Comment celle-ci peut-elle le laisser
tomber, à la suite d’une motion d’un Membre de l’Opposition, sans
qu’elle n’ait donné sa caution ? », s’interroge, un troisième, un bras
droit, contacté par La Prospérité. Finalement, pour couper court, un
quatrième a lâché ceci : « le Premier Ministre n’a pas trahi la
confiance du Chef de l’Etat. Il n’a pas non plus démérité. En une
année, il a tenu ses promesses. Dans un alliage de la parole à l’acte,
il s’est investi. Il s’est coupé en quatre morceaux. D’Est à l’Ouest,
du Nord au Sud, Muzito, sous l’impulsion du Président de la République,
M. Joseph Kabila Kabange, n’aura été qu’un ouvrier au service de la
nation. Il a restauré l’essentiel de l’autorité de l’Etat, à
l’exception de quelques poches de résistance, dans des zones de traque
organisée contre les Fdlr et les éléments de la LRA, du Seigneur de
guerre ougandais, Joseph Kony. Muzito, on ne le dira jamais assez,
passera son test et réussira à convaincre les Députés. L’Est du pays
naguère assiégé par des fauteurs des troubles est aujourd’hui pacifié,
grâce au bienfait du dialogue, à la vertu de l’amour de la patrie et au
sens de la réconciliation nationale. Les groupes armés, le CNDP de
Nkunda, en tête, sont rentrés dans les rangs fortifiés des Fardc. Ils
se battent désormais, sous le drapeau, pour le triomphe de la cause
nationale. Au plan social, même si des grèves ont tenté d’ébranler le
fonctionnement de certains secteurs clés de la nation, l’on observe
tout de même, une certaine accalmie. N’est-ce pas Muzito qui, contre
vents et marées, a poussé les médecins à décolérer ? Le mot d’ordre de
la levée de grève, fruit d’âpres discussions à la Primature, n’est-il
pas un gage de sa dextérité, dans des tractations engagées avec les
blouses blanches ? Sur un autre plan, les enseignants, ceux-là même qui
projetaient une grève, pour lui tirer le verre du nez, n’ont-ils pas
compris qu’il fallait signer une trêve, reprendre la craie et donner
cours aux bleus et blancs, sans chercher midi à quatorze heures ? ».
Cap sur le Budget 2010
La semaine dernière, Adolphe Muzito a déposé sur la table de Boshab le
projet du budget pour l’exercice 2010, le plus grand que la RD. Congo
ait eu, depuis cinquante ans de son indépendance. 5,3 milliards de
dollars américains, c’est le montant repris en dépenses et recettes,
pour régler la plupart des problèmes cruciaux. Muzito n’attend que le
go du Président de l’Assemblée Nationale, pour défendre ce nouveau
budget qui prend en compte diverses rubriques pour une solution rapide
aux urgences sociales, économiques, etc.
Source : la Prospérité