RDC : les journalistes réclament plus de protection
Les journalistes congolais ont remis un mémo au président de l’Assemblée nationale ce jeudi à Kinshasa, à l’issue d’une marche organisée par l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC). Des manifestations similaires ont été organisées simultanément dans 6 villes de la RDC avec le même objectif : demander à l’autorité publique une nouvelle stratégie de sécurisation des journalistes congolais. Ce, face aux assassinats et aux menaces de mort proférées contre eux
Dans
le mémo remis à Evariste Boshab, président de l’Assemblée nationale,
l’UNPC demande à la justice congolaise de mener des enquêtes sérieuses
pour traquer les assassins des journalistes congolais et de les
sanctionner. La justice est exhortée, dans le même document, à
interpeller et entendre toute personne citée de près ou de loin dans
les assassinats des journalistes. Ceci permettra de démanteler
l’industrie du crime qui s’estenracinée dans le pays, estime l’UNPC.
«
3 journalistes ont été tués à Bukavu en l’espace de deux ans. 3 autres
femmes journalistes viennent de subir des menaces de mort dans la même
ville. C’en est trop. Le gouvernement doit agirLes auteurs des
assassinats des journalistes opèrent quasiment de la même manière : le
journaliste est ciblé et traqué. Son emploi de temps et son itinéraire
maitrisés, ensuite survient l’assassinat. Il est alors froidement
abattu aux environs de son domicile et un collègue qui l’accompagne
forcé à s’enfuir », a expliqué Chantal Kanyimbo, estimant que la situation s’aggrave.
Partis
du siège de l'UNPC à la Gombe, près de 300 journalistes kinois sont
passés par les avenues colonel Ebeya et Huileries pour atteindre le
palais du peuple, siège de l'assemblée nationale.
A Bukavu, environ
200 journalistes ont répondu à l’appel de l’UNPC. La marche est partie
de la place de la poste, commune d’Ibanda. Il a eu comme point de chute
le siège de l’assemblée provinciale du Sud Kivu.
Dans le
territoire d’Uvira (proche de la ville de Bukavu), les journalistes ont
déposé leur mémo auprès du chef du bureau de l’administrateur de
territoire. Ils étaient tous habillés en noir, symbole de deuil pour
tous les journalistes assassinés en RDC. La marche est partie de la
tribune de Mulongwe au centre ville d’Uvira pour terminer au bâtiment
administratif du même territoire.
A Lubumbashi, des dizaines de
journalistes sont également descendus dans la rue, pour la même cause.
Ils ont remis le même mémo au président de l’assemblée provinciale du
Katanga.
A Kananga, la marche est partie de la cathédrale Saint
Clément pour déboucher au siège de l’assemblée provinciale. Sur place,
les hommes de médias ont remis leur mémo au bureau de l’assemblée
provinciale du Kasaï occidental.
Pour rappel, Serge Maheshe,
journaliste à Radio Okapi a été abattu le 13 juin 2007 dans la ville de
Bukavu. Un procès a été organisé et les auteurs de cet acte condamnés.
Le verdict de ce procès a été contesté par certaines organisations de
défense des droits de journalistes. L’ONG « Journalistes en danger » a
toujours estimé que le procès a été bâclé. Didace Namujimbo, autre
journaliste de Radio Okapi Bukavu, a été criblé de balles non loin de
son domicile le 21 novembre 2008. Bruno Koko Chirambiza, journaliste à
Radio star de Bukavu est tombé entre les mains des criminels toujours à
Bukavu le 23 août dernier.
Début septembre, trois femmes
journalistes de Bukavu ont reçu des menaces de mort. Deux de ces femmes
sont journalistes à Radio Okapi, la troisième preste pour la radio
Maendeleo. Un message écrit téléphonique envoyé à deux d’entre elles
promettait de leur loger une balle dans la tête.
source : okapi