Mauvaise odeur : Dr Jacques Mokako interpelle Muzito !
L’Honorable Jacques Mokako est sidéré de constater qu’à chaque exercice
budgétaire, d’importantes sommes d’argent sont disponibilisées, pour
l’acquisition de tout ce qui a trait au fonctionnement des services de
la santé. Il l’a dit à la tribune de l’Assemblée Nationale, lors du
débat sur le Budget 2010. Ces différentes dépenses, soutient-il, sont
budgétisées et exécutées chaque année, mais sans qu’une moindre
amélioration ne soit enregistrée dans les hôpitaux de l’Etat qui
sentent mauvais. Et de poursuivre : ‘‘mais au lieu de privilégier leur
réhabilitation et modernisation, nous avons choisi de privilégier
l’évacuation et le transfert de nos malades, en Afrique du Sud, en
France, en Belgique, en Inde, aux Etats-Unis ou ailleurs. Et, cette
opération, insiste-t-il, s’est érigée, depuis un certain nombre
d’années, en une Entreprise prospère et florissante ; source
d’enrichissement sans cause, pour certains malins. Et pourtant, les
vrais malades, ceux qui ont réellement besoin de ces transferts,
moisissent désespérément dans les hôpitaux où ils sont parfois exhibés
tout malheureux à la télévision, pour qu’ils sollicitent pitoyablement
la magnanimité du couple présidentiel, pour leur évacuation, à
l’étranger. (…) nous devons nous ressaisir’’. Car, ‘‘ériger en système
des soins médicaux, l’évacuation ou le transfert de nos malades à
l’étranger, est un déshonneur et une grande humiliation pour la RD.
Congo, notre grand pays’’. L’élu de Bumba, à l’Equateur, estime que ce
qui est budgétisé chaque année comme dépenses, au nom de l’acquisition
des intrants médicaux, est amplement suffisant, si l’on y mettait de
l’ordre et s’il servait réellement à l’objet initial de son
affectation’’. Il en appelle à la création d’une « Clinique d’Etat »
dont la mission serait d’accueillir, d’interner et de soigner les
officiels. Ceci éviterait, par exemple, la fuite des capitaux. C’est
une des recommandations formulées au Premier Ministre Muzito. Il y va
de l’accélération du chantier « Santé » inscrit à l’agenda du mandat de
Joseph Kabila, le Président de la République. Voici l’intervention de
l’Honorable Jacques Mokako, à l’occasion du débat sur le Budget 2010, à
l’Assemblée Nationale. Honorable Président ; Je voudrais d’abord faire
honneur à l’effort que vous ne vous êtes pas gêné d’entreprendre auprès
de l’opposition pour obtenir son retour dans la salle. L’orgueil et le
majoritisme auraient dû vous empêcher ; mais vous avez choisi de
privilégier l’intérêt supérieur de la Nation. Je me demandais quel
crédit politique allait avoir un budget voté par une seule composante
de l’Assemblée Nationale, majoritaire soit-elle. Je salue ainsi
chaleureusement le retour et la participation de nos Collègues de
l’Opposition dans nos débats, et je souhaite qu’ils continuent à
toujours garder leur sens de vigilance et à apporter leurs appréciables
contributions dans nos travaux de tous les jours. C’est seul le pays
qui en sort vainqueur. Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Excellence Messieurs les Vice-Premiers Ministres ;
Excellence Messieurs les Ministres et Vice-ministres,
Je me fais le devoir de commencer mon propos par vous rassurer quant à
l’unique motivation qui devrait nous animer tous, en ce moment où le
devoir d’Etat nous appelle à réfléchir ensemble et à porter des
critiques constructives sur ce projet du budget de l’Etat, qui est
l’instrument par excellence de gestion de la politique économique du
Gouvernement de la République dans tous ses aspects : Social,
économique, politique et administratif.
Mon intervention sera axée essentiellement sur l’aspect médical de ce
projet, plus précisément sur les dépenses préconisées pour
l’acquisition d’équipements et matériels médicochirurgicaux, des
produits pharmaceutiques et de laboratoire, et pour tant d’autres
intrants hospitaliers.
Je parlerai aussi de l’initiative PPTE, et je finirai par formuler
quelques questions à l’endroit de Son Excellence Monsieur le Premier
Ministre, avant de terminer par formuler une recommandation.
Excellence Monsieur le Premier Ministre ; A chaque exercice budgétaire,
d’importantes sommes d’argent sont disponibilisées pour l’acquisition
de tout ce qui a trait au fonctionnement des services de la santé,
ainsi qu’à l’entretien, réparation, et décoration d’édifice de l’Etat
dont les hôpitaux. Ces différentes dépenses sont budgétisées et
exécutées chaque année, mais sans qu’une moindre amélioration ne
s’observe dans nos hôpitaux de l’Etat :
Les hôpitaux de l’Etat sentent mauvais, par manque des produits
d’entretien ;
Ces hôpitaux ne reçoivent plus aucun subside de l’Etat, par contre,
c’est l’Etat qui leur doit d’énormes sommes d’argents ;
Les matériels et équipements médicaux et chirurgicaux qu’on peut encore
y trouver, sont de générations très dépassées et ne répondent plus aux
normes actuelles de la science. Et pourtant, chaque année comme je l’ai
dit, le budget est voté en faveur du renouvellement de ces matériels ;
Le personnel soignant est contraint à la démotivation. Il doit s’agiter
sans cesse par des grèves repesés, pour qu’on tienne compte de son
existence. Il y a eu un temps, où notre pays la République Démocratique
du Congo était le carrefour africain pour les soins médicaux de
qualité. Nos hôpitaux et cliniques de l’Etat étaient très bien équipés
grâce au bon fonctionnement du Dépôt Central Médico-Pharmaceutique
(DCMP) dont les vestiges sont encore visibles dans la Commune de
Barumbu, et qui avait ses succursales dans tous les chefs-lieux des
provinces. Chaque formation médicale du pays y avait sa ligne de
crédit, qui l’approvisionnait périodiquement en produits
pharmaceutiques et qui renouvelait au besoin son équipement et matériel
médicochirurgical et qui lui fournissait tous les autres intrants
médicaux nécessaires à son fonctionnement harmonieux. Notre pays avait
une ambition de grandeur en matière des soins médicaux. Aux cliniques
universitaires de Kinshasa par exemple, alors clinique Lovanium, un
espace était même prévu, pour l’aménagement d’une piste d’atterrissage
pour hélicoptères et autres avions petits porteurs, qui ramèneraient
les malades transférés de l’intérieur du pays ou des autres pays
africains. Hier donc, nos hôpitaux se suffisaient à eux-mêmes et
faisaient la fierté de notre pays. Le transfert ou l’évacuation en
catastrophe de nos malades à l’étranger était un fait rare. Cela
n’était, en tout cas pas, une nécessité absolue mais un choix parfois
prestigieux du malade lui-même ou de sa famille. Aujourd’hui, l’état de
déliquescence et d’extrême pauvreté de nos hôpitaux de l’Etat est connu
de tous. C’est pourquoi, ceux qui ont des moyens, cherchent à tout prix
à aller se faire soigner à l’étranger. Les officiels et autres hauts
cadres ont le privilège d’aller se faire soigner ou de se faire évacuer
d’urgence à l’étranger, aux frais du trésor public. Et aller aux soins
médicaux à l’étranger est même devenu une nécessité absolue aujourd’hui,
au regard de l’état appauvri et inopérant dans quel nous avons
nous-mêmes choisi de plonger nos hôpitaux, qui ne servent plus pour les
uns, qu’à garder momentanément un malade en attendant que se terminent
les formalités administratives pour son transfert ou son évacuation à
l’étranger. Et pourtant, quand bien même on jouit de ce privilège de se
faire évacuer à l’étranger, tout le monde a intérêt à ce que nous ayons
dans nos propres hôpitaux de référence, des services de réanimation et
des soins d’urgence efficients, bien équipés en matériels modernes et
en personnel médical qualifié, expérimenté et motivé. Et même sur le
plan purement médical, se précipiter à évacuer à l’étranger un malade
en mauvais état général sans préalablement le stabiliser par une bonne
réanimation, est un facteur de risque qui aggrave son état. Il peut
même mourir en plein vol, ou alors quelques moment seulement après son
arrivée à destination. Tout simplement, parce que les premiers soins
qui étaient urgents n’ont pas été administrés, ou l’ont été
insuffisamment, faute de logistique appropriée. Pour illustrer,
nombreux sont les cas des grandes personnalités du Congo et d’Afrique,
qui ont rendu l’âme dans ces conditions. Ils ont négligé de doter leurs
propres pays des hôpitaux modernes, pour ne miser que sur ceux des
autres à l’étranger. Et pourtant en ce qui concerne notre pays, à
chaque exercice budgétaire, les dépenses suivantes sont énumérées :
Acquisition d’équipements et matériels médicochirurgicaux ;
Acquisition d’équipements de laboratoire et de vaccins ;
Acquisition d’équipements hospitaliers et des produits pharmaceutiques
;
Frais médicaux et pharmaceutiques ; Entretien, réparation et décoration
des édifices etc.
Mais au lieu de privilégier la réhabilitation et la modernisation de
nos propres hôpitaux par ces crédits, nous avons choisi de privilégier
l’évacuation et le transfert de nos malades en Afrique du Sud. Et cette
opération de «transfert » s’est érigée en toute une Entreprise,
prospère et florissante. Elle est en tout cas devenu source
d’enrichissement sans cause pour certains malins. Le trésor public et
les entreprises de l’Etat engloutissent chaque année d’énormes sommes
d’argent pour la prospérité du système de transfert ou d’évacuation des
malades à l’étranger. Des conventions sont même signées avec des
maisons de sous-traitance à cet effet. Et pourtant, les vrais malades,
ceux qui ont réellement besoins de ces transferts moisissent
désespérément dans les hôpitaux, ou ils sont parfois exhibés tout
malheureux à la télévision, pour qu’ils sollicitent pitoyablement la
magnanimité du couple présidentiel pour leurs évacuations à l’étranger.
Mais en définitive, Excellence Monsieur le Premier Ministre, nous
devons nous ressaisir. Nous devons rendre vie à nos propres hôpitaux du
pays. Et c’est cela la vraie solution. Eriger en système des soins
médicaux l’évacuation ou le transfert de nos malades en Afrique du Sud
ou en Europe, est un déshonneur et une grande humiliation pour notre
grand pays, qui regorge des médecins qualifiés et spécialisés dans
toutes les disciplines de la médecine. Ils sont éparpillés à travers le
monde. Quelques uns pour l’amour de la patrie sont revenus au pays
après leurs études, mais ils ont été aussitôt contraints de retourner
d’où ils venaient, déçus par les conditions matérielles du travail
ainsi que celles de leurs propres subsistances.
Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Il n’est pas impossible de réunir à nouveau toutes les bonnes
conditions que nous avions hier dans les hôpitaux de notre pays. Et
cela ne demande pas nécessairement des moyens financiers
extraordinaires. Même si c’est le cas, ces dépenses sont inhérentes à
la notion de l’Etat et à la souveraineté nationale. Tout ce qui est
budgétisé chaque année comme dépenses au nom de l’acquisition des
intrants médicaux est amplement suffisant si on y mettait de l’ordre et
s’il servait réellement à l’objet de l’affectation. Le DCMP a été vidé
de ses attributions et rendu inopérant, pour finir par être liquidé.
Mais il y a lieu de saluer et
d’encourager la politique actuelle du gouvernement en matière
d’approvisionnement, qui consiste à mettre en place, en remplacement du
DCMP, le Système National d’Approvisionnement en Médicaments
Essentiels, «SNAME» en sigle.
L’acquisition des médicaments et de tous les autres intrants, médicaux
devrait en effet être centralisée et confiée à une structure unique,
son statut juridique peut être convenu ensemble avec l’Etat et les
autres nombreux partenaires extérieurs, qui acceptent d’offrir leurs
contributions ; et la distribution devrait être décentralisé et
repartie de manière équitable sur l’ensemble du territoire national. Le
gouvernement ne devrait donc pas lui-même se substituer à cette
structure d’approvisionnement, et compter sur les Députés et Sénateurs
pour distribuer ou acheminer ces médicaments dans des différentes zones
de Santé bénéficiaires. Un Député ne saura jamais acheminer par ses
propres moyens comme cela se fait, tous les médicaments et autres
intrants destinés à sa zone de santé. Cette voie de distribution à
travers les parlementaires est plutôt à décourager. Elle est incertaine
et aléatoire, et ne devrait pas s’ériger en système. Il faut des
structures de distribution de SNAME lui-même, des structures
officielles, contrôlables et respectueuses des normes. J’en arrive
ainsi à aborder mon dernier point avant de terminer par mes questions.
Il s’agit de l’impact social de l’initiative PPTE. Au cours de votre
allocution, s’agissant des réalisations dans le domaine de la Santé,
vous avez fait, Excellence Monsieur le Premier Ministre, allusion quand
au domaine de la Santé, à la construction d’un Centre d’ophtalmologie à
Masina et d’un centre de santé à Mumbunda. Vous avez cité aussi autre
action du Gouvernement, la réhabilitation des laboratoires à Kananga, à
Mbandaka et à Kisangani. Je me demandais ce que cela peut bien
représenter au regard de toutes les dépenses budgétisées et exécutées
chaque année pour le renouvellement des structures sanitaires et leur
approvisionnement en intrant nécessaires, et pour le renouvellement des
édifices. Comment expliquer par exemple que l’Hôpital général MAMA
YEMO, le plus grand et le plus important hôpital de référence de
Kinshasa et du pays, manque jusqu’à ce jour un scanner, et ne dispose
d’aucun matériel de dialyse ?
Comment expliquer que les Cliniques Universitaires de Kinshasa appelées
Significativement «Cour Suprême des Soins Médicaux» soit maintenant en
instance de fermer son service d’imagerie médicale à cause de la
vétusté de ses appareils, qui sont de génération très dépassée et qui
n’ont jamais connu de renouvellement. Comment expliquer que les
médecins, acteurs principaux pour la réussite du chantier santé, soient
pour la énième fois allés en grève, faute pour le Gouvernement de
n’avoir jamais en définitive fait droit à leurs modestes
revendications. Faut-il que je parle aussi du domaine de l’enseignement
? Où nous voyons aux écoles à travers le pays et même en pleine ville
de Kinshasa la capitale, les élèves apprendre à lire et à écrire assis
à même le sol, comme des petits animaux.
Et où nous voyons même dans nos universités, les conditions dans
lesquelles les étudiants, entassés dans des salles de cours, suivent
les cours debout, faute des blancs.
Notre pays exporte pourtant le bois.
Ce constant désolant m’inspire ma Première Question que voici :
Excellence Monsieur le Premier Ministre. Veuillez s’il vous plaît,
avoir l’obligeance d’expliquer à la représentation nationale en des
termes simples et clairs, ce que c’est l’initiative PPTE, et lui dire
en quoi consistent ses objectifs.
Je souhaiterais Excellence, trouver aussi dans votre réponse les
éléments des trois sous questions ci-après :
Première sous question : Depuis que ce programme a commencé, quel est
en terme chiffré, le montant global des fonds qui en a résulté jusqu’à
ce jour ?
Deuxième sous question : Ces fonds ont-ils été réellement utilisés en
faveur de la croissance PRO-PAUVRE ? Essentiellement dans le domaine du
social, dont la Santé et l’Education.
Troisième sous question : Si oui, quelles sont, ou même quelle est la
réalisation la plus visible dont vous seriez fier de présenter à cette
Assemblée, obtenues par les ressources PPTE.
Deuxième question
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Notre pays compte, dans tout son ensemble 395 hôpitaux de références et
515 zones de santé, qui sont appelés à jouer tous un même rôle social
et éprouvent tous les mêmes besoins pour leur fonctionnement. Ils
devraient par conséquent bénéficier tous, d’un traitement égalitaire de
la part du Gouvernement en matière d’assistance en moyens.
Mais il se trouve annexé au présent projet du budget, les noms de
quelques hôpitaux seulement, et de quelques zones de santé, soit 121
hôpitaux sur les 395 et 111 zones de santé sur les 515, qui devront
bénéficier d’un crédit de fonctionnement.
Et même le plus grand territoire de l’Equateur, le territoire de Bumba,
se trouve aussi écarté de la liste, avec son grand hôpital de 350 lits
et ses 4 zones de santé.
La question est de savoir, Excellence, quels sont les critères qui ont
prévalus à cette injuste et révoltante sélection ?
TROISIEME QUESTION Cette 3ème question est composée de quelques 6 sous
questions, dont les réponses pourront aussi trouver leur apprivoisement
lors de l’enquête parlementaire déjà programmé par l’Assemblée
Nationale, à la suite de ma motion sur la problématique de l’évacuation
et de transfert de nos malades pour leurs soins médicaux à l’étranger.
En voici leurs formulations.
Quelles sont les pathologies les plus fréquentes pour lesquelles nos
malades sont transférés à l’étranger, et pour quelles insuffisances de
nos hôpitaux, la prise en charge de ces malades nécessite-t-elle un
transfert ? Insuffisance du matériel approprié ou du personnel médical
qualifié en ces maladies ?
Combien le Trésor Public et les Entreprises de l’Etat déboursent-ils
chaque année, pour les soins médicaux à l’étranger ? Quels sont les
critères de sélection des malades bénéficiaires de ces transferts, et
comment cette sélection est-elle étendue sur l’ensemble du territoire
national ?
Pourquoi la Commission d’Experts médicaux, chargée de sélectionner les
malades à transférer dépend-elle du Ministère du Budget au lieu de
dépendre du Ministre de la Santé Publique.
Quel est le sens de la convention ou de la collaboration qui a existé
ou qui existe encore entre le Gouvernement et FPA (une structure privée
dite d’assistance des malades à l’Etranger).
Dans votre allocution de samedi dernier, complétée par le rapport
d’exécution du Budget de l’Etat à fin juin 2009, il est renseigné, pour
la Santé Publique, des très fortes dépenses engagés et exécutées pour
l’acquisition d’équipement médicochirurgicaux et des beaucoup d’autres
matériels et appareils médicaux.
Je voulais savoir, Excellence, de quels équipements et appareils
médicaux s’agit-il essentiellement, et quels sont les hôpitaux de
Kinshasa qui en ont déjà reçus ?
Au cas où ils ne seraient pas encore distribués aux hôpitaux, votre
Excellence peut-il nous dire où sont-ils stockés ?
La recommandation que je me permets de faire au Gouvernement, c’est
celle d’envisager la construction à Kinshasa, d’une clinique d’urgence
de référence, véritablement moderne, d’une cinquantaine des lits,
n’ayant absolument rien à envier même à la clinique la plus moderne qui
puisse exister en Afrique, en matière du matériels et équipements.
Notre pays en a les moyens.
La clinique s’appellerait « CLINIQUE D’ETAT », parce qu’elle sera
destinée essentiellement à des officiels et autres hauts cadres de
l’Etat qui sont habituellement pris en charge par l’Etat pour les soins
médicaux à l’Etranger. Je dis essentiellement et non exclusivement.
Elle aura en outre la particularité d’être ouverte aux prestations des
médecins tant nationaux qu’étrangers, de manière qu’un malade au lieu
de devoir se déplacer ou d’être évacué à l’Etranger, ait la latitude de
faire venir même de l’Etranger, le médecin de son choix ou du choix de
la clinique. Et que ce médecin appelé puisse trouver sur place non
seulement tout ce dont il pourra avoir besoin comme matériel du
travail, mais qu’il ait aussi la latitude de se faire accompagner, s’il
le souhaite de ses propres assistants, s’agissant des interventions
chirurgicales.
Cette clinique redonnera non seulement à nos officiels, mais aussi à
toutes autres personnes, la chance et l’opportunité de se faire soigner
en toute confiance, sans regret ni inquiétude ou remord, dans son
propre pays tout en bénéficiant de l’affection consolatrice des
personnes qui lui sont chères, membres de famille et amis.
Et au pire des cas, il aura la chance de mourir dans son propre pays,
évitant aux siens une longue et angoissante période d’attente de la
dépouille mortelle, ainsi que tous les autres ennuis liés au
rapatriement du corps.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Distingués Membres du
Bureau, Excellence Monsieur le Premier Ministre, Excellences Messieurs
les Vice-premiers Ministres, Excellences Messieurs les Ministres et
vice-Ministres, Honorable Députés et chers Collègues,
J’en ai ainsi terminé en déclarant le projet recevable, moyennant la
prise en compte des observations utiles exprimées par les différents
intervenants, sans oublier le territoire de Bumba et je vous remercie
de l’aimable attention que vous avez daigné m’accorder.
Dr Jacques Mokako
Source : la Prosperité/Kinshasa