MLC : le torchon brûle entre Mwamba & Makila
On assiste à une bataille rangée et fratricide au
MIc. Comme Le Palmarès l'avait annoncé en avance sur le temps et
l'histoire, dans son édition n°4671 du samedi 31 octobre 2009, le
torchon brûle effectivement et dangereusement au sein du parti de
Jean-Pierre Bemba. Derrière ce qu'il convient désormais d'appeler la
guerre des lobbies au MIc, se profile un duel féroce entre deux anciens
alliés et poids lourds de l'opposition constitutionnelle.
Que les députés nationaux des deux Kasaï se soient réunis l'après-midi
de ce samedi où Le Palmarès tirait la sonnette d'alarme tôt le matin ou
que le club de soutien à Jean-Pierre Bemba leur ait répliqué
violemment, le lendemain, n'y change rien. Votre quotidien avait vu
juste. Il y a bel et bien une volonté d'en finir avec Mwamba à la tête
du parti.
Plusieurs contre performances lui sont reprochées. Mais le ras-le-bol a
été atteint à la suite du revers judiciaire subi par le parti a
l'Equateur ou plutôt à la suite du désaccord survenu autour du candidat
à retenir pour la course au gouvernorat de province. Pour le club de
soutien à Jean-Pierre Bemba qui parle au nom de tous les élus de
l'Equateur, lesquels ne leur ont nullement contesté ce mandat, le
candidat idéal pour le parti demeure Gabriel Bolenge. Malheureusement
pour ses supporters, le parti, par ses structures officielles, piloté
par François Mwamba, a jeté son dévolu sur Jean-Lucien Busa.
Ce qui ne se dit pas sur là place publique, c'est que derrière chaque
candidat, il y a tout un véritable enjeu politico-financier. José
Makila tient à garder une mainmise sur sa province. Pour y parvenir, il
n'a pas de meilleure carte que celle de Gabriel Bolenge. En dépit de la
rengaine officielle que l'on entend à longueur de journées, la province
de l'Equateur n'a pas la bourse creuse. Sa réserve stratégique en
biodiversité ainsi que la qualité du bois que produit sa forêt, la
place est au centre d'un afflux financier sans précédent. Ceux qui
savent placer les mises dans ce vaste marché, se construisent presque
sans effort un petit paradis dans la vie.
Au MIc on le sait. Disons plutôt qu'on l'a découvert à la faveur des
démêlés entre Makila et l'Assemblée provinciale. L'ancien gouverneur
défenestré, se faisait du beurre seul, avancent certaines sources. Au
parti qui lui demandait sa contribution financière, il se plaignait
toujours du manque de ressources. Et les députés provinciaux s'en
mêlèrent.
La vérité a éclaté au grand jour. Au parti, on a gardé un goût amer de
cette affaire. On a décidé depuis de réparer les dégâts. C'est là tout
le sens à donner au manque d'empressement par lequel le parti s'est
fait remarquer tout au long du feuilleton judiciaire de Makila.
Jusqu'au sommet
Ce dernier le sait. Il ne se faisait dès lors aucune illusion sur
l'issue de son dossier judiciaire. Les siens l'avaient lâché sans
ménagement. Le temps était venu de lui rappeler sans gêne que celui qui
bouffe seul* doit se préparer à payer seul. Et Makila paie. Cependant,
il refuse de continuer à payer même par procuration. Aussi tenait-il à
imposer coûte que coûte son poulain. François Mwamba, qui n'est pas
dupe, l'a vite vu venir et a décidé de lui faire ombrage jusqu'au bout.
Dans ce bras de fer où les ensembles géopolitiques se trouvent
désormais aux prises, seul Jean-Pierre Bemba est appelé à trancher. Ce
n'est pas facile, même s'il continue a gérer le parti à distance au
téléphone, par e-mail ou sms. N'importe comment, son point de vue
compte absolument. Les élus nationaux des deux Kasaï l'ont clairement
fait savoir à travers leur déclaration du samedi 31 octobre dernier. En
effet, ils ont dit : « Compte tenu des hautes responsabilités que notre
collègue François Mwamba assume à la tête du MIc et de la situation qui
y prévaut actuellement, nous exigeons, dans les meilleurs délais, du
MIc et de son autorité morale, une position sans ambiguïté et des
garanties de sécurité pour l'Honorable F. Mwamba, son Secrétaire
Général. L'autorité morale du parti n'est autre et reste jusqu'à preuve
du contraire, Jean-Pierre Bemba.
Quel est son point de vue sur la question ? Des sources proches du
parti avancent que la duplicité de José Makila vis-à-vis du parti a
déjà été portée à sa connaissance. Et qu'il en aurait pris acte en
renouvelant sa confiance à F. Mwamba et à son équipe.
D'ailleurs, avancent les mêmes sources, la candidature de Jean-Lucien
Busa a été préalablement soumise à l'approbation du président national.
L'opinion serait quitte et affranchie de cette affaire, si le club de
soutien à Jean-Pierre Bemba n'avait battu cette thèse en brèche. En
effet, à en croire ce club, le secrétaire général du MIc et son équipe
trafiqueraient le nom de Bemba pour imposer leurs vues étriquées au
parti. C'est du reste pour cette raison que les membres de cette
organisation imposent le choix qu'eux-mêmes ont opéré et porté sur leur
propre candidat gouverneur de province et son colistier ». Ce candidat
n'est autre que Gabriel Bolenge. Il ressort en clair que nous sommes là
en face d'un appel au boycott de la candidature officielle du parti.
Triste tournure que viennent de prendre les événements au MIc. Mais le
plus navrant reste cette régionalisation du conflit entre deux acteurs
politiques. Par leurs déclarations respectives, les élus nationaux du
Kasaï ainsi que les membres du club de soutien à S.P. Bemba, ont
malheureusement entraîné les deux Kasaï et l'Equateur dans un
glissement politique dangereux. Il est grand temps de redresser les
choses.
source : le Palmarès