La Cour Constitutionnelle arrive en remplacement de la Cour suprême de Justice
Avec l’adoption au Sénat le week-end dernier du projet de Loi portant organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle, il ne reste plus que la promulgation par le Chef de l’Etat de cette Loi qui va faire remplacer la CSJ par cette nouvelle et haute et suprême instance judiciaire en RDC
Réunis en plénière le samedi 7 novembre, les sénateurs ont adopté à l’unanimité, par 82 voix sur 82, la proposition de loi portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle (CC) étalée sur 120 pages. Instituée par la Constitution en son article 157, l’instance du pouvoir judiciaire deviendra effective après promulgation par le chef de l’Etat de ladite proposition de loi. La CC comprendra 9 membres pour un mandat de 9 ans non renouvelables. Tous sont nommés par le Président de la République dont 3 sur sa propre initiative, 3 sont désignés par le parlement réuni en congrès et les autres par le Conseil supérieur de la magistrature. Les deux tiers de ses membres doivent être des juristes provenant de la magistrature, du barreau ou de l’enseignement supérieur.
La CC est renouvelée par tiers tous les trois ans, en procédant au
tirage au sort d’un membre par groupe. Son président est élu par ses
pairs pour une durée de 3 ans renouvelables une seule fois et investi
par ordonnance du Président de la République. L’instance judiciaire
est chargée du contrôle de la substitionnalité des lois et des actes
ayant force de loi. Les lois organiques avant leur promulgation et les
règlements intérieurs des chambres parlementaires et du congrès, de la
Commission électorale nationale ainsi que du conseil supérieur de
l’audiovisuelle et de la communication. Avant leur mise en
application, ces lois doivent être soumises à la CC qui se prononce
sur leur conformité.
La CC est la juridiction pénale du Chef de l’Etat et du Premier
ministre dans les cas prévus par la Constitution, en l’occurrence pour
des infractions politiques de haute trahison, d’outrage au parlement,
d’atteinte à l’honneur ou à la probité ainsi que pour les délits
d’initiés et pour les autres infractions de droit commun commises
dans l’exercice de leurs fonctions.
D’autres part, désireux de moderniser les services administratifs de la
chambre haute du parlement et de renforcer les capacités de travail,
notamment l’intervention des sénateurs, le président du Sénat Léon
Kengo wa Dondo, joignant l’acte à la parole, a octroyé des ordinateurs
à tous les sénateurs. Le premier à en bénéficier, à titre symbolique, a
été le sénateur Yerodia Abdoulaye Ndombasi qui a reçu son ordinateur
des mains du président Kengo. Les autres sont conviés à retirer à
tour de rôle, cet outil de travail auprès du questeur Jean Philippe
Mabaya Giziamine.
Vers la révision constitutionnelle ?
L’adoption de la proposition de loi susmentionnée a fait délier
certaines langues à propos d’une éventuelle révision de la
Constitution sur notamment la durée du mandat présidentiel. Certains
opérateurs politiques pensent que cette adoption ouvre une brèche à
cette révision constitutionnelle. D’autres par contre estiment qu’il
n’en est rien du tout.
La mise en place du prochain Cour constitutionnelle ne va nullement
accélérer la révision de la Constitution. C’est ce que soutient le
professeur en relations internationales et analyste politique,
Philippe Biyoya. « La mise en place de la CC si elle fonctionne
normalement contribuera plutôt à garantir la stabilité
institutionnelle du pays et va annihiler le zèle et l’activisme de
certains acteurs politique qui seraient tentés de manipuler la
Constitution à leur guise ». Le professeur précise en outre que
l’absence de la Cour constitutionnelle fait que le pouvoir judiciaire
en RDC n’est pas encore suffisamment structuré et organisé.
Sa mise en place viendrait parachever l’architecture institutionnelle
de la RDC, garantir la stabilité de cette architecture et inciter au
respect de la séparation des pouvoirs.
Ce point de vue est également partagé par le président de la Commission
politique administrative et judiciaire (PAJ) du Sénat, Toussaint
Ekombe. Le sénateur estime qu’il n’y a aucun rapport possible entre le
texte de proposition de loi sur la CC et la révision constitutionnelle.
Cette possibilité est du reste prévue par la Constitution.
Il s’impose une harmonisation des divergences entre les deux chambres du Parlement
Le Sénat a adopté au cours de sa plénière de samedi la proposition de
loi portant organisation et fonctionnement de la Cour
constitutionnelle. Il ne reste plus que le texte adopté soit harmonisé
avec celui de l’Assemblée nationale par les deux chambres du Parlement :
Les députés nationaux avaient déjà adopté leur propre texte. Donc, une
commission mixte Sénat Assemblée nationale devra être constitué pour
aplanir les divergences entre la mouture de la chambre haute qui vient
d’être adoptée et celle de la chambre basse. Avant cette dernière étape
législative, certaines voix s’interrogent déjà si la mise en place
prochaine de la Cour constitutionnelle ne va pas accélérer la révision
de la Constitution de plus en plus évoquée dans la classe politique.
Cela n’est pas le point de vue de Philippe Biyoya, professeur
d’université en relation internationale et analyste politique. D’après
cet analyste, la mise en place de la Cour constitutionnelle, si elle
fonctionne normalement, précise-t-il, contribuera plutôt à garantir la
stabilité institutionnelle du pays, et va donc annihiler le zèle et
l’activisme de certains acteurs politiques qui seraient tentés de
manipuler la Constitution à leur guise.
Pour le professeur Biyoya, l’absence de la Cour constitutionnelle fait
que le pouvoir judiciaire en RDC n’est pas encore suffisamment
structuré et suffisamment organisé. Sa mise en place viendrait alors,
estime-t-il, parachever l’architecture institutionnelle de la
République Démocratique du Congo, garantir la stabilité de cette
architecture et inciter au respect de la séparation des pouvoirs.
Quid de la Cour constitutionnelle
De son côté, le sénateur toussaint Ekombe Mpetshi, président de la
commission politique, administrative et Judiciaire du Sénat Soutient
qu’il n’y a aucun rapport possible entre le texte de proposition, de
loi sur la Cour constitutionnelle chambre haute et la révision de la
Constitution puisque, dit-il, celle-ci (cette révision) est prévue par
la même Constitution Que savoir alors de la Cour constitutionnelle
elle-même ? C’est une instance du pouvoir judiciaire institué par la
Constitution en son article 157. A ce jour, c’est l’une des
institutions constitutionnelles qui ne soient pas encore mises en
place.
Lorsqu’elle sera créée, elle comprendra neuf membres pour un mandat de
9 ans non renouvelable, nommés par le Président de la République dont
trois, sur sa propre initiative, trois désignés par le Parlement réuni
en Congrès, et trois par le Conseil supérieur de la magistrature. Les
deux tiers de ses membres doivent être des juristes provenant de la
magistrature, du barreau ou de l’enseignement universitaire. La Cour
constitutionnelle est renouvelée par tiers tous les trois ans, en
procédant au tirage au sort d’un membre par groupe.
Son président est élu par ses pairs pour une durée de trois ans
renouvelable une seule fois et investi par ordonnance du président de
la République. Cette instance judiciaire est chargée du contrôle de la
constitutionnalité des lois et des actes ayant force de loi. Les lois
organiques, avant leur promulgation, et les règlements intérieurs des
chambres parlementaires et du Congrès, de la Commission électorale
nationale indépendante ainsi que du Conseil supérieur de l’audiovisuel
et de la communication, avant leur mise en application, doivent être
soumis à la Cour constitutionnelle qui se prononce sur leur conformité.
Elle est en outre la juridiction pénale du chef de l’Etat et du Premier
ministre dans les cas prévus par la constitution, en l’occurrence pour
des infractions politiques de haute trahison, d’outrage au Parlement.,
d’atteinte à l’honneur ou à la probité ainsi que pour les délits
d’initie pour les autres infractions de droit commun commises dans
l’exercice de leurs fonctions.
Source : la Tempête des tropiques