L’élection à l’Equateur se jouera à un siège près
Diffcile de pronostiquer sur l’élection du gouverneur de la province de
l’Equateur attendue dans les 24 heures. Les tendances les plus
sérieuses projettaient un duel entre le MLC Jean-Lucien Busa et son
co-partisan dissident Jean-Claude Baende. L’autre candidat dissident
MLC, Gabriel Bolenge, est presenté désormais comme un outsider mais il
pourrait jouer un quelconque rôle si Busa et son challenger venaient à
être contraints d’aller au second tour. Un deuxième tour très probable
à prendre en compte les ralliements apparents qui mettent le candidat
MLC et son adversaire au coude à coude.
Le
premier a réussi à réunir une cinquantaine de députés provinciaux de
l’Equateur lors d’une conférence de presse, réunie le 9 novembre, à
Mbandaka. Baende a réalisé quasiment le même score, vingt-quatre heures
plus tard. Une autre cinquantaine de députés ont répondu à son appel
autour d’un dîner qu’il a organisé au Jardin Eyala, à quelque 5
kilomètres de Mbandaka. Baende était déjà crédité d’une soixantaine de
voix qui se sont exprimées en sa faveur chaque fois il a été question
de voter ces derniers mois au sein de l’Assemblée provinciale de
l’Equateur. Certaines sources affrment qu’il a le soutien de l’AMP. Ce
que la famille présidentielle a rejeté dans un communiqué sans trop
convaincre. Dans les faits, l’AMP travaille depuis à faire basculer
l’Equateur, la seule province dirigée par l’opposition. L’un et l’autre
candidat couraient derrière une majorité de 55 voix dans une assemblée
composée de 108 sièges. C’est dire que la victoire pourrait se jouer à
une voix près.
L’inconnue de cette élection reste l’indécision des députés provinciaux
dont le vote ne dépend ni d’une idéologie ni d’un programme mais plutôt
de la hauteur des “libéralités” du candidat. André Kimbuta Yango avait
su faire bon usage de cette tare de la politique congolaise pour battre
Adam Bombole Intole à Kinshasa où le MLC aligne 22 députés provinciaux
dans une assemblée de 48 sièges dont quatre pourvus par cooptation dans
les rangs des autorités traditionnelles kinoises. A l’Equateur, Le MLC
compte un total de 37 sièges au sein de l’Assemblée provinciale. Le
groupe n’est pas très homogène, selon les Bembistes eux-mêmes. Quelque
cinq de ses membres sont considérés “peu sûrs”. Autant indécis sont les
députés provinciaux du PDC de José Endundo Bononge. Ils sont une
douzaine au total sur lesquels plus de la moitié n’obéit pas au mot
d’ordre de la hiérarchie. Au départ, certains bookmakers entrevoyaient
un scrutin sur la base de la donne ethnique.
D’où les conclusions hâtives qui avaient spéculé sur un ralliement de
tous les députés Ngbaka à Bolenge au nom de son colistier, Joachim
Taila, président du RADESO, un parti d’obédience Ngbaka. Il faudra se
demander si les Ngbaka ou une quelconque autre ethnie réunit à elle
seule la majorité au sein de l’Assemblée provinciale équa-torienne. Sur
la base de cet élément, certains pronostics parlent d’une éventuelle
surprise de la part de Bolenge s’il peut toucher la fbre de ses frères
“Mongo”, l’ethnie majoritaire à l’Equateur. Cette dernière réalité
démographique a toujours conduit Bolenge à penser que la direction de
la province de l’Equateur revient de droit aux Mongo. Ceci explique
peut-être sa décision de se présenter comme candidat indépendant en
rejet du choix du MLC et de Jean-Pierre Bemba porté sur Busa. Bo-lenge
avait déjà formulé sa candidature à l’époque de l’élection de José
Makila mais il avait contraint au désistement par son parti. Pour en
avoir fait, cette fois-ci, à sa tête, le MLC l’a exclu. Et avec lui
Michel Bongongo, un sénateur MLC qui s’est présenté en son propre nom.
A son arrivée à Mbandaka, Bolenge n’a eu droit qu’à quelque six députés
dans la haie venue l’accueillir à l’aéroport.
Source : Congo News