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VIGILANCE RDC
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23 novembre 2009

Regain de tension au Kivu

Les choses sont en train de bouger de nouveau au Kivu. Dans le mauvais sens, bien sûr. Le retour massif des « réfugiés congolais » en provenance du Rwanda inquiète les populations Deplac_slocales ainsi que les responsables de la Commission nationale pour les réfugiés. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’au niveau des camps de réfugiés au Rwanda, le mouvement « est stable ». Donc, les réfugiés congolais installés dans ces camps n’ont pas bougé. Comment expliquer cette arrivée massive ? Une rencontre tripartite Rwanda-RDC-HCR est prévue aujourd’hui lundi 23 novembre à Kigali, capitale du Rwanda pour se pencher justement sur cette question.

 

Ils sont déjà plus de 12 mille à regagner le Congo, par les territoires de Masisi et Rutshuru, en provenance du Rwanda, en entrant par Kibumba, à une vingtaine de kilomètres de Goma, capitale du Nord-Kivu. Fait particulier, selon la Commission nationale pour les réfugiés au Nord-Kivu, ces personnes se réclament être des réfugiés. Malheureusement, elles ne disposent d’aucun document attestant leur statut de réfugiés au Rwanda. Elles sont accompagnées de leur bétail pour certains et sont installées dans les villages de Kirolirwe, Kitchanga, Mushaki, Bihambwe, dans la ferme de Kisuma et ailleurs. 80% de ces populations prétendent, selon toujours cette commission, provenir des camps des réfugiés de Byumba et Kibuye au Rwanda.

Or, à en croire cette commission nationale des réfugiés pour le Nord-Kivu, des informations en leur possession confirment que « le mouvement au niveau de ces camps est stable », les statistiques le soutiennent. Donc, les réfugiés congolais qui y sont installés n’ont pas quitté leur camp. D’où proviennent alors ces réfugiés qui indiquent que devant la diminution de la ration dans ces camps, ils ont préféré quitter les camps et profiter pour « faire inscrire leurs enfants à l’école avant la rentrée scolaire ». Mystère. Dire que la rentrée scolaire a déjà eu lieu.

FRUSTRATIONS A MASISI ET RUTSHURU

Devant cette situation, l’on note déjà un regain de tension dans les territoires de Masisi et de Rutshuru. Les populations locales qui sont demeurées sur place nonobstant l’état de guerre qui sévissait dans cette partie de la province, sont surprises par cette arrivée massive qui aura des conséquences sociales graves si la situation n’est pas bien gérée. Des conséquences susceptibles d’engendrer dans l’immédiat des conflits fonciers si les personnes qui viennent d’arriver ne justifieraient pas leur appartenance à tel ou tel autre village. Or, les conflits fonciers ont toujours servi de prétexte au Kivu pour déclencher des conflits armés.

L’autre crainte est celle des « déplacés internes » qui regagnent aussi progressivement leur milieu d’origine. Que se passerait-il si jamais  demain ils constateraient que leur terre est occupée par d’autres personnes ? Bien sûr qu’il y aura des affrontements armés avec mort d’hommes.

Pour calmer cette colère de plus en plus manifeste,  le Coordonnateur provincial de la Commission nationale pour les réfugiés a appelé la population locale au calme. Il a indiqué que le gouvernement se penche sur la situation afin d’identifier ces habitants. Et qu’en plus, une rencontre tripartite Rwanda-République démocratique du Congo-HCR, au sujet de ces réfugiés d’un autre genre, est prévue ce lundi 23 novembre à Kigali.

LE PRECEDENT AVEC LE BURUNDI

12 mille personnes, ce n’est pas de la science-fiction. L’on se rappellera qu’un cas similaire s’est déjà produit à Uvira, ville frontalière avec le Burundi. Immédiatement après qu’il a été informé, le gouvernement avait décidé de la fermeture de la frontière pour mieux contrôler la situation.

Pourquoi ne pas avoir agi avec la même promptitude avec ces réfugiés venus du Rwanda et qui risquent de poser de sérieux problèmes à la RDC ? Il est un fait qu’au moment où le Rwanda et la RDC sont entrés dans l’ère du rapprochement et de la normalisation des rapports entre les deux pays, des situations porteuses des germes de conflits armés doivent être réglées sans complaisance.

En effet, des hypothèses des plus invraisemblables sont enregistrées au fil des jours. Notamment celle du « dépeuplement et de peuplement » dans une certaine partie des provinces du Kivu. Ce genre d’arrivées massives qui se déroule quasi clandestinement et qui suscitent des inquiétudes même au sein de la Commission nationale des réfugiés confirme justement cette hypothèse. Pourquoi avoir seulement choisi des villages qui, autrefois, étaient sous le contrôle du CNDP ? Tout se passe comme si l’on tient toujours à entretenir ce climat de violence, d’insécurité pendant que des efforts sont consentis pour neutraliser les forces négatives, notamment les FDLR.

Il revient au gouvernement d’agir avec diligence avant qu’il ne soit débordé. Le Kivu a besoin de paix, à l’instar de toutes les autres provinces, pour participer à l’effort global de la reconstruction nationale.

Source : le Potentiel 

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