Muzito et Anna Johnson lèvent l'équivoque
Le Premier ministre, Adolphe Muzito, et l'ambassadeur du Canada à
Kinshasa, Mme Sigrid Anna Johnson, ont eu hier de fructueux entretiens
en tête à tête à la Primature. Selon des sources proches du cabinet du
chef du gouvernement, les deux personnalités se sont particulièrement
appesanties sur les retombées de la réunion du Club de Paris du 19
novembre 2009, notamment sur le point concernant les assurances
financières attendues des principaux partenaires de notre pays en vue de
lui permettre de bénéficier des allégements substantiels de sa dette
extérieure et d'entrer en programme avec le Fonds Monétaire
International (FMI).
Selon Mme Anna Johnson, les créanciers de l'Etat congolais
regroupés au sein du Club de Paris considèrent l'amélioration du climat
des affaires comme l'un des signaux forts de nature à booster les
investissements étrangers. Elle a confié avoir obtenu du Premier
Ministre l'engagement ferme des autorités congolaises à cheminer dans
cette voie. -Adolphe Muzito a fait savoir à son interlocutrice qu'entre
autres signaux forts à prendre en compte par le Club de Paris, il y a
l'adhésion de notre pays au Traité de l'Ohada (Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) depuis le mois de
février 2004. La ratification de ce texte par le Parlement devrait
intervenir incessamment, même si le Sénat bloque pour le moment.
Les observateurs interprètent le déplacement de
l'ambassadeur du Canada vers le cabinet du Premier ministre congolais
comme un signe de la volonté des autorités canadiennes de jouer la carte
de l'apaisement, au regard de la tension que commençait à susciter dans
l'opinion congolaise l'annonce du blocage, par leur pays, de la
décision du Club de Paris devant ouvrir à la RDC des perspectives
enchanteresses dans le tunnel de l'initiative PPTE. L'on croit savoir
qu'Ottawa n'a pas l'intention de porter préjudice à tout un peuple pour
une question de contrats miniers impliquant deux sociétés privées. On
laisse entendre, dans les milieux proches du Club de Pari que de fortes
pressions seraient exercées sur le gouvernement canadien en vue de
l'amener à « déverrouiller ». Pour ce qui est de la suite, il
appartiendra au gouvernement congolais de confirmer, par des actes, sa
volonté de poursuivre les efforts visant l'assainissement effectif de
l'environnement macro-économique.
source : le Phare