La Belgique ouvre les vannes : 200 millions euros à la RDC

Véritable signe de détente et de normalisation des relations entre la République démocratique du Congo et la Belgique. Preuve : cette aide de 200 millions d’euros de la Belgique pour l’exercice 2009 en faveur de la RDC. Une aide qui intervient trois semaines après la nomination d’un nouvel ambassadeur de la Belgique à Kinshasa. Les vannes qui ont été fermées, viennent d’être ouvertes, accompagnant ainsi les déclarations de l’ambassadeur belge, Struyse de Swielande Dominique, d’amplifier la coopération entre les deux pays.

Selon le journal Libre Belgique, la RDC aurait dû recevoir environ 170 millions d’euros l’an dernier. Mais une partie de cette somme n’a pas pu être engagée en raison de la crise diplomatique entre la Belgique et son ancienne colonie. Crise diplomatique qui a duré neuf mois et qui s’est close le 24 janvier dernier après neuf mois de refroidissement.

Avec la reprise totale attendue de la coopération entre la Belgique et la République démocratique du Congo (RDC), l’aide publique totale de la Belgique à Kinshasa devrait atteindre quelque 200 millions d’euros en 2009, a indiqué mardi le ministre belge de la Coopération au développement, Charles Michel. «On va revenir au niveau habituel», a affirmé le ministre à l’agence Belga en marge d’une visite au Burundi.

Réunion des partenaires

La prochaine étape, selon toujours Libre Belgique, devrait être une réunion du «comité des partenaires». Celle-ci n’avait pu avoir lieu l’an dernier en raison toujours de cette crise diplomatique causée par des propos du ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, sur la corruption dans l’ex-Zaïre; propos qui avaient irrité les dirigeants congolais.

Mais Bruxelles et Kinshasa ont tourné la page de cette crise de neuf mois par la publication d’une déclaration commune de deux Premiers ministres, Herman Van Rompuy et Adolphe Muzito, qui instaure entre leurs deux pays un dialogue «permanent, franc, ouvert et constructif, respectueux des institutions démocratiques et légitimes de deux Etats». L’ambassadeur belge au Congo l’a d’ailleurs réitéré devant la presse congolaise en affirmant que «son pays s’engageait dans un esprit de partenariat respectueux, productif et fructueux». Et que pour sa part, il oeuvrerait durant son mandat pour amplifier les relations entre la République démocratique du Congo et la Belgique au plan politique, des infrastructures par le déblocage des fonds destinés aux projets non encore exécutés, et militaire dans le cadre de la réforme de l’armée congolaise. De son côté, le sénateur Henri-Thomas Lokondo Yoka, membre de la commission des relations extérieures du Sénat, réagissant à cette déclaration du diplomate belge, avait plaidé « pour une requalification de ces relations dans la perspective d’une vraie coopération structurelle d’Etat à Etat.»

La Belgique espère aussi la réouverture rapide de ses consulats de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu et de Lubumbashi (Katanga), qui avaient fermé leurs portes le 2 juin dernier «pour une durée indéterminée», à la demande du gouvernement congolais. Selon le ministre belge à la Coopération et au développement, la Belgique prévoit, en concertation avec le gouvernement congolais, de renforcer son action dans les secteurs de l’éducation et de la santé, des infrastructures rurales et de l’amélioration de la gouvernance locales. La coopération belge souhaite également investir dans le rétablissement de la justice à l’Est de la RDC, en proie à des tensions persistantes, a-t-il ajouté. Cette aide tombe donc à propos au moment où le gouvernement vient de rendre public son plan de stabilisation et de reconstruction dans l’Est de la RDC.

Le Potentiel/Kinshasa

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[MUNANGA MBAYO]

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